Revalorisation des retraites : « Ce qui m’a étonné dans cette annonce, c’est que ce soit un président de parti qui la fasse et pas le Premier ministre », indique François Hollande

Alors que le gouvernement souhaitait décaler de six mois l’indexation des retraites sur l’inflation pour économiser 4 milliards d’euros, Laurent Wauquiez a annoncé qu’elles le seraient de la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025. L’ancien président de la République considère que ça « restera une perte de pouvoir d’achat pour la moitié des retraités ».
Quentin Gérard

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une demi-victoire pour François Hollande. Ce lundi 11 novembre, sur TF1, Laurent Wauquiez a annoncé un compromis entre la droite et le gouvernement pour revaloriser toutes les retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025, puis les petites pensions en juillet. Ce qui a été confirmé par Laurent Saint-Martin, le ministre du budget, ce mardi 12 novembre. Une mesure qui ne semble pas faire l’unanimité au sein des troupes d’Ensemble pour la République (EPR). A l’image de Prisca Thévenot, députée des Hauts-de-Seine, pour qui c’est « une double mauvaise nouvelle ». A la fois « pour les comptes publics » et « pour les retraités qui verront la base du calcul de leur revalorisation plus basse que prévu en 2026 ».

Pour économiser 4 milliards d’euros l’année prochaine, le gouvernement avait d’abord proposé de décaler de six mois l’indexation des retraites sur l’inflation. Ce qui devait donc être le cas au 1er juillet 2025. La prochaine mesure coûtera entre 500 et 800 millions d’euros, réduisant les économies espérées à un peu plus de 3 milliards. Un amendement en ce sens devrait être déposé au Sénat lors des débats sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS). Le texte sera examiné en commission du Palais du Luxembourg ce mercredi 13 novembre, avant d’arriver dans l’hémicycle du 18 au 23 novembre.

« C’est bien ce que le Parti socialiste a souhaité »

« Ce qui m’a étonné dans cette annonce, c’est que ce soit un président de parti [Droite républicaine] qui la fasse et pas le Premier ministre », a indiqué François Hollande au micro de Public Sénat, en marge de l’émission Au bonheur des livres. L’ancien président de la République se désole aussi que l’annonce de Laurent Wauquiez « se fasse à la télévision et pas à l’Assemblée nationale ». Ainsi un débat aurait pu avoir lieu.

« Que les retraités soient revalorisés, c’est bien ce que le Parti socialiste a souhaité », se réjouit l’actuel député de la Corrèze. « Mais là, il ne s’agit que d’une demi-revalorisation. C’est-à-dire que ça sera pour la moitié des retraités, peut-être davantage, une perte de pouvoir d’achat », a-t-il ensuite tempéré.

Hier, Laurent Wauquiez a chiffré les bénéfices attendus de la mesure. « Pour une retraitée, aide-soignante, qui touche 1 000 euros de retraite par mois, ça va représenter un gain sur l’année de 200 euros », a affirmé l’ancien président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Pour financer cette revalorisation, le député souhaite aller chercher « 1 milliard » dans la rationalisation de la « bureaucratie administrative ». Notamment en fusionnant certains organismes comme France Stratégie, le haut-commissariat au plan, France 2030 et le Centre d’études prospectives.

Dans la même thématique

SIPA_01187882_000027 V2
6min

Économie

Loi spéciale : pourquoi une saisine du Conseil constitutionnel est très improbable ?

Alors que le Parlement examinera le projet de loi spéciale, prévu pour assurer le financement des services de l’État, en l’absence de budget, plusieurs groupes politiques ont fait part de leur intention de déposer des amendements pour indexer sur l’inflation le barème de l’impôt sur le revenu. Le gouvernement démissionnaire a prévenu que la mesure inscrite dans ce texte serait inconstitutionnelle. Mais qui pour saisir le Conseil ?

Le