Sécurité : le Sénat salue « la pérennisation » des efforts budgétaires du gouvernement

Sécurité : le Sénat salue « la pérennisation » des efforts budgétaires du gouvernement

Au Sénat, le rapporteur des crédits consacrés à la mission « Sécurités » salue le budget 2023 présenté par le gouvernement, qui pérennise les efforts budgétaires consentis dans le plan de relance. Philippe Dominati attire tout de même l’attention, au-delà des seules dépenses, sur les réformes structurelles de la police, sur lesquelles « il faudra avoir un débat »
Louis Mollier-Sabet

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Sans surprise après un large vote de la loi de programmation et d’orientation du ministère de l’Intérieur (LOPMI), la majorité sénatoriale estime que le contrat est rempli sur les crédits présentés par le gouvernement dans le budget 2023. « Gérald Darmanin a lancé la LOPMI et accru le budget du ministère de l’Intérieur de 15 milliards [sur cinq ans, ndlr], c’est difficile de dire qu’on est insatisfaits », résume Philippe Dominati, sénateur apparenté LR et rapporteur chargé du budget de la sécurité.

« C’est mon neuvième budget, on en a refusé la moitié, mais nous avions voté celui de l’an dernier, et sur le budget 2023, le ministre a tenu ses engagements », ajoute-t-il. Le sénateur de Paris se félicite que Gérald Darmanin ait réussi à « pérenniser » les efforts faits dans le plan de relance dans le budget précédent : « L’année dernière, Gérald Darmanin avait été malin. En ancien ministre du Budget, il avait saisi l’occasion du plan de relance pour relancer un budget qui n’avait pas été prioritaire jusque-là. La question c’était ce qui allait se passer quand le plan de relance était terminé. Mais la pérennité de ces efforts a été assurée par la LOPMI et on retrouve donc des crédits dans le budget 2023. »

« Est-ce que la France est un pays qui a besoin de renforcer ses effectifs ? »

Au niveau purement budgétaire, donc, Philippe Dominati ne trouve pas grand-chose à redire sur les grandes orientations choisies par le gouvernement. Sauf peut-être sur le « choix politique » de créer 10 000 postes supplémentaires au sein des forces de l’ordre. Le rapporteur du budget sécurité s’inscrit en faux contre « la simplification médiatique qui consiste à dire que l’on met 10 000 policiers en plus, donc dormez tranquille citoyens » : « Tout le monde est content, mais est-ce que la France est un pays qui a besoin de renforcer ses effectifs ? Pas nécessairement à mes yeux, nous sommes déjà le pays européen qui compte le plus de policiers et de gendarmes par habitant. À terme, une tendance à arbitrer entre les frais de personnel et d’investissement pourrait se poser. »

Philippe Dominati évoque ainsi des réformes structurelles, « qui mériteraient un vrai débat », notamment sur la réforme de la police nationale, ou bien la « productivité » : « C’est un phénomène qui ne touche pas que les forces de l’ordre, mais quand vous avez une base de travail hebdomadaire de 35h, vous avez des difficultés à assurer vos missions malgré les plus importants effectifs de tous les pays européens. » Pour le rapporteur du budget sécurité, la question relève plus de l’efficacité dans le déploiement de ces effectifs, plutôt que dans leur augmentation. « On ne trouve plus d’officiers de police judiciaire parce qu’ils en ont marre de faire les gratte-papiers », regrette notamment Philippe Dominati. La réforme de la police judiciaire est de l’ordre du cadre réglementaire, et le gouvernement devrait donc s’atteler au sujet en début d’année 2023. Le Sénat a prévu d’aborder le sujet en deuxième lecture de la loi LOPMI pour faire valoir ses positions.

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