« Là où Donald Trump passe, le commerce trépasse. » Comme plusieurs autres de ses collègues élus dans des régions viticoles, le sénateur Renaissance de l’Yonne, Jean-Baptiste Lemoyne, assiste avec stupeur à l’installation des droits de douane supplémentaires aux États de 20 % sur les produits européens et français. « Heureusement, notre Union européenne n’est plus l’idiot utile du village global, ouvert à tous les vents. Elle s’est armée et réarmée en matière de politique commerciale », a considéré l’ancien ministre en charge des PME, ce 9 avril au moment des questions au gouvernement. Il a interrogé le ministre de l’Économie et des Finances sur la contre-offensive européenne mais aussi sur le plan du gouvernement pour protéger les filières françaises touchées.
« Comment nous allons protéger l’Union européenne ? D’abord par une réponse très vigoureuse », a clamé le ministre de l’Économie Éric Lombard. Ce matin, un premier paquet de mesures a été adopté par les États membres, visant 22 milliards d’euros d’importations américaines. Les représailles visent une série de produits américains, comme les motos, le soja ou encore la volaille. Ces derniers seront taxés à hauteur de 25 %, une réponse directe aux taxes américaines de 25 % décrétées sur l’acier et l’aluminium décidées par la Maison Blanche mi-mars.
« Nous allons dialoguer sans limite »
« Nous travaillons avec l’Union européenne sur un deuxième paquet, qui non seulement va porter les sur droits de douane, mais aussi d’autres droits que nous pourrons imposer », a ajouté le ministre. Ce deuxième volet, en riposte aux surtaxes générales signées le 2 avril, seront calibrées lors d’un conseil des ministres des Finances des Vingt-sept en fin de semaine. Éric Lombard précise que l’objectif est « de nous mettre à la table de discussion, puisqu’évidemment nous souhaitons naturellement aboutir à la baisse de ces droits ».
« Notre objectif, c’est effectivement le retour au libre-échange, et pour cela, nous allons dialoguer sans limite, et de façon très assidue, pour qu’avec les Américains, l’ensemble de nos partenaires du monde – et il faudra veiller aux équilibres mondiaux – nous puissions revenir à la normale », a-t-il déclaré.
Le ministre a en outre souligné que Bercy allait continuer de travailler « pour augmenter nos parts de marché ailleurs » et trouver de nouveaux débouchés commerciaux. Les Etats-Unis représentent 15 % des exportations françaises, a-t-il rappelé.