Transports en commun à la peine : « C’est tout un modèle économique qu’il faut revoir », estime le communiste Fabien Gay
Evoquant les difficultés rencontrées par les usagers des transports en commun franciliens, le sénateur communiste Fabien Gay a voulu alerter le gouvernement ce mercredi sur les conséquences de l’ouverture à la concurrence. Il appelle l’exécutif à débloquer des aides supplémentaires et, plus largement, à repenser le financement du secteur.

Transports en commun à la peine : « C’est tout un modèle économique qu’il faut revoir », estime le communiste Fabien Gay

Evoquant les difficultés rencontrées par les usagers des transports en commun franciliens, le sénateur communiste Fabien Gay a voulu alerter le gouvernement ce mercredi sur les conséquences de l’ouverture à la concurrence. Il appelle l’exécutif à débloquer des aides supplémentaires et, plus largement, à repenser le financement du secteur.
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Les Français sont de plus en plus pénalisés par la congestion des transports en commun. « Se rendre à l’école, au travail, à tout type d’obligation est devenu un parcours du combattant. » Ce mercredi, le sénateur communiste Fabien Gay a fortement dénoncé, lors de la séance des questions au gouvernement, « la dégradation » des réseaux de transports en commun et leurs conséquences sur le quotidien des usagers. « Dans toutes les régions, les autorités organisatrices sont confrontées aux mêmes difficultés. Avec l’ouverture à la concurrence, les recrutements sont de plus en plus difficiles et les démissions sont légion. Le service se dégrade et les TER sont pleins ; en Île-de-France, les rames de métros, trams et RER sont bondées. Le pire, c’est le réseau de bus qui est en grande souffrance avec des bus annulés sans raison et sans solution de report », a-t-il énuméré.

L’élu de Seine-Saint-Denis a notamment évoqué le cas du « bus 545 à Noisy-le-Sec », avec 80 minutes d’attente, ou encore les 61 minutes du « bus 322 à Montreuil ». « Le pire, c’est qu’en plus d’un service dégradé, les régions, qui voient leur budget de plus en plus contraint et qui refuse d’augmenter le versement transport des entreprises, envisagent d’augmenter le prix des abonnements pour les usagers ; en Île-de-France, le pass Navigo pourrait passer de 75 à 100 euros par mois. C’est insupportable pour les millions d’usagers », a-t-il voulu dénoncer.

Clément Beaune renvoie la région Île-de-France à ses responsabilités

« Je vous rejoins sur le fait, qu’en Île-de-France, la situation des transports publics n’est pas à la hauteur de la première métropole d’Europe », lui a concédé Clément Beaune, le ministre des Transports, invoquant des « pénuries de conducteurs » qui n’ont « pas grand-chose à voir avec l’ouverture à la concurrence, seulement effective en très petite partie ». Ce responsable gouvernemental a tenté de botter en touche, rappelant que les transports en commun dans la région parisienne, leur organisation et les tarifs pratiqués, n’étaient pas du ressort du gouvernement mais d’Île-de-France Mobilité, un organisme piloté par la région.

« Un plan de recrutement de 1 500 chauffeurs est déployé par la RATP », a rappelé le ministre, faisant également valoir le système de « primes supplémentaires » mis en place par la régie du métropolitain et des bus parisiens. Par ailleurs, le budget 2023 sur lequel doit se pencher le Sénat à partir de la mi-novembre prévoit « un milliard d’euros d’investissements pour les transports publics », a également souligné Clément Beaune.

« Monsieur le Ministre, mais c’est tout un modèle économique qu’il faut revoir ! », lui a rétorqué Fabien Gay. « Libéralisation et ouverture à la concurrence, ce n’est pas aux usagers de payer vos erreurs. Augmenter le versement transport des entreprises qui ont été bien aidées avec la crise et faites voter dans le prochain budget une aide supplémentaire pour les régions », a-t-il martelé. Et d’avertir : « C’est une urgence sociale et écologique pour que des millions de personnes ne se détournent plus des transports en commun, et ne reprennent pas leurs voitures individuelles. »

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