Le programme des cours d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité sera examiné par le conseil supérieur de l’éducation ce 29 janvier. Au mois de décembre, 100 sénateurs Les Républicains avaient dénoncé son « militantisme » dans une tribune. Révisé par Elisabeth Borne, son contenu semble aujourd’hui faire davantage consensus.
Des établissements privés « subventionnés par l’État organisent un séparatisme social et scolaire », dénonce Pierre Ouzoulias
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Séance plus calme, mais pas de répit pour la ministre de l’Education nationale, ce mercredi 24 janvier au Sénat. Si la quasi-totalité des questions au gouvernement ont été dirigées en direction du ministre de l’Agriculture, en raison de la grogne sociale qui monte en puissance, Amélie Oudéa-Castéra n’a pas échappé à une nouvelle interpellation sur la situation des écoles privées.
Sans citer nommément le collège-lycée privé catholique Stanislas, le sénateur (communiste) Pierre Ouzoulias a ciblé les « dérives » d’un établissement parisien, sous le feu de l’actualité depuis la nomination de la ministre, qui a fait le choix d’y scolariser ses enfants. L’institution est aussi dans le collimateur d’un rapport d’inspection, lequel relève des entorses sérieuses au contrat d’association, mais aussi un climat sexiste et « propice aux risques d’homophobie ». Dans une allusion aux révélations de Mediapart visant la ministre, le sénateur ajoute que des établissements ne « respectent pas les principes de Parcoursup ». « Des établissements subventionnés par l’Etat organisent un séparatisme social et scolaire. Il faut mettre fin à toutes ces dérives, on ne peut accepter que deux jeunesses vivent dans des mondes qui s’ignorent », a-t-il appelé.
Piquée au vif, la ministre a réagi de façon véhémente. « En parlant pour le privé de séparatisme scolaire, vous stigmatisez les choix de millions de parents », a-t-elle répondu, appelant encore à ne pas opposer l’école publique et l’école privée « qui concurrent ensemble au service public de l’enseignement ».
« Jugez-moi sur mon ambition pour l’école publique »
Et d’ajouter : « Je suis très claire, la République ne tolère aucun séparatisme, encore moins s’agissant de l’école, encore moins s’agissant de ses enfants. Les règles qui s’appliquent aux établissements privés sont celles de la République et je serai intransigeante sur le respect de la laïcité comme sur le respect de la liberté de l’enseignement. »
Assurant que les établissements privés sont engagés « au service de l’égalité des chances », la ministre a demandé au sénateur de ne pas faire de « procès d’intention ». « Jugez-moi sur mon action de ministre. Jugez-moi sur mon ambition pour l’école publique. Jugez-nous sur nos résultats au service de l’égalité des chances et de la réussite de toutes les écoles et de tous les enfants de ce pays ».
Dans sa réplique, le sénateur Pierre Ouzoulias a assuré que nombre d’établissements privés étaient « hors la loi ». « Vous devez impérativement exercer pleinement votre mission de contrôle pour l’intérêt de toute la République », a-t-il encouragé. Le parlementaire a d’ailleurs déposé une proposition de loi exigeant des établissements privés d’assurer un minimum de mixité sociale contre l’octroi de subventions publiques.
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