Aujourd’hui, plusieurs présidents d’universités se sont mobilisés pour alerter sur la situation budgétaire de leurs établissements. Si les sénateurs Pierre Ouzoulias et Stéphane Piednoir partagent les inquiétudes des présidents d’université, leurs points de vue divergent sur la position du ministre de l’Enseignement supérieur.
Éducation : Gabriel Attal veut s’attaquer au « tabou du redoublement »
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« Un élève qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c’est quasiment de la maltraitance […] Il faut revoir » la « question du tabou du redoublement », a déclaré Gabriel Attal lors d’un atelier sur l’école au congrès de l’Association des maires de France.
«J’assume de dire qu’il faut revoir notre organisation si on veut élever le niveau général »
Le 5 décembre, le ministre a prévu de faire des annonces notamment sa fameuse proposition de « groupes de niveau » en maths et français fait débat. Cette piste est déjà expérimentée en classe de sixième pour laquelle une heure de soutien ou d’approfondissement en français ou maths a été mise en place à la place d’une heure de technologie. « Je n’ai aucun tabou. J’ai vu que ça faisait débat notamment la question de groupe de niveau en français et en mathématiques au collège. On ne peut plus avoir dans la même classe des élèves qui savent parfaitement lire et des élèves qui ne savent pas lire puisqu’à la fin plus personne ne progresse et ça tire tout le monde vers le bas. J’assume de dire qu’il faut revoir notre organisation si on veut élever le niveau général », a-t-il justifié avant d’insister : « Comment voulez-vous apprendre l’histoire-géo si vous ne savez pas lire ? La physique-chimie sans savoir compter ? « Il faut prendre des décisions ».
Le redoublement a été rendu exceptionnel en 2014 par un décret de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Puis Jean-Michel Blanquer a décidé, dès son arrivée au ministère de l’Education nationale en 2017, de modifier les règles pour que « le redoublement reste possible quand c’est dans l’intérêt de l’élève, et dans des cas qui doivent rester rares ».
« Réforme profonde de la formation au métier enseignant »
Le ministre a aussi rappelé qu’il annoncera à cette même occasion « la possibilité pour (son) ministère de labelliser des manuels scolaires », dont le contenu et la méthode auront fait la preuve de leur « efficacité ».
Il a également pris date en janvier pour dévoiler « une réforme profonde de la formation au métier enseignant », afin notamment de pouvoir « pré-recruter au niveau du bac » ceux qui ont « la vocation » de prof et de rétablir un « concours au niveau bac + 3 » suivi d’une « entrée progressive dans le métier sur deux ans ». « Je pense que ça réglera une partie du problème » d’attractivité de la profession, a-t-il estimé, alors que de nombreux postes restent vacants chaque année, faute de candidats.
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