Les élèves d’enseignants non remplacés renvoyés chez eux : « Cette règle emmerde tout le monde ! », ironise un sénateur
Le protocole sanitaire en vigueur dans les écoles maternelles et élémentaires empêche désormais de répartir dans d’autres classes les élèves d’un professeur absent. Ils sont renvoyés dans leurs familles. Mercredi, le sénateur Arnaud de Belenet, paraphrasant Emmanuel Macron, a interpellé le gouvernement sur les conséquences sociales d’une telle mesure.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le protocole sanitaire dans les écoles a été renforcé lundi, notamment par l’ajout de nouveaux tests pour les élèves lorsqu’un cas positif est détecté dans la classe, toujours avec pour objectif de limiter les fermetures et ainsi de préserver l’enseignement. Cependant, la circulation très active du virus, sous l’effet du variant Omicron, ne touche pas que les enfants, mais aussi leurs enseignants. Mercredi, à l’occasion de la séance des questions au gouvernement, le sénateur Arnaud de Belenet (apparenté Union centriste), a interpellé le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur les conséquences des absences d’enseignants, trop mal encadrées selon lui par le dispositif en place.
« Une mesure pose problème : elle impose qu’en niveau 3 (le niveau de protocole sanitaire actuellement appliqué dans les écoles maternelles et élémentaires de métropole, ndlr), en l’absence d’un professeur non remplacé, les élèves ne soient plus répartis dans les autres classes. Ils ne sont tout simplement plus accueillis à l’école », a pointé l’élu. « La vie des familles est précarisée, la continuité pédagogique et sociale rompue. Les parents assignés à résidence ne peuvent plus travailler et l’économie est perturbée sans que le covid-19 en soit nécessairement la cause », a-t-il développé.
Si l’objectif d’une telle mesure est de limiter le brassage des élèves, sa pertinence interroge dans la mesure où les enfants peuvent sans difficulté se mêler les uns aux autres lorsqu’ils sont en famille ou durant les temps périscolaires, souligne l’élu.
Un pic des absences qui « ne devrait pas dépasser les 15 % »
Dans sa réponse, le ministre a admis que le mois de janvier s’annonçait « difficile » dans les établissements. « Le taux d’absence, tel que nous pouvons le constater cette semaine, est de 7 %. Nous sommes encore en mesure de remplacer, même s’il y a des exceptions », a-t-il indiqué. « Les prévisions du Conseil scientifique parlent de 30 % d’absences en additionnant les cas positifs et les cas contacts. Ce qui n’est pas le même sujet. Il n’est pas possible de dire quel sera le niveau des absences, mais elles ne devraient pas dépasser les 15 % », a voulu rassurer Jean-Michel Blanquer, précisant que les capacités de remplacement au sein de l’Education nationale étaient en train d’être revues à la hausse, pour être portées au-delà des 12 %.
En attendant, Jean-Michel Blanquer assume le choix qui a été fait de ne pas répartir les élèves de professeurs absents dans d’autres classes. « Si nous avions choisi de brasser les élèves, il y aurait eu des prises de parole pour dire à quel point nous faisons des choses dangereuses. Quoi que l’on fasse, il y a ceux qui trouvent que l’on en fait trop, et ceux qui trouvent que l’on n’en fait pas assez. » Il se dit toutefois prêt à amender cette consigne « en dialogue avec les autorités sanitaires », en fonction de l’évolution de la crise sanitaire.
Les accusations contre le groupe Galileo exacerbent la nécessité de réguler la qualité de l’enseignement supérieur privé à but lucratif, selon plusieurs sénateurs de la commission de la culture et de l’éducation. Ils appellent à une action pour que les formations soient à la hauteur des standards.
Auditionnée par les sénateurs, la ministre de l’Education nationale assume les 470 suppressions de postes, dont plus de 100 rien qu’à Paris, justifiées à ses yeux par la baisse de la démographie et les priorités qu’elle entend financer, comme l’école inclusive.
Le programme des cours d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité sera examiné par le conseil supérieur de l’éducation ce 29 janvier. Au mois de décembre, 100 sénateurs Les Républicains avaient dénoncé son « militantisme » dans une tribune. Révisé par Elisabeth Borne, son contenu semble aujourd’hui faire davantage consensus.
La majorité sénatoriale de droite et du centre a adopté 630 millions d’économies sur les crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche, via un amendement de dernière minute du gouvernement. La trésorerie du CNRS sera notamment visée à hauteur de 100 millions d’euros. Par un autre amendement, le ministre a cependant fait voter une aide de 100 millions d’euros pour soutenir les universités, en proie à de grandes difficultés sur leurs charges non-compensées.