Près de 12 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi, pour une rentrée placée sous tension politique, alors que le gouvernement doit faire face à un vote de confiance initié par François Bayrou. « Aujourd’hui, ma seule et unique boussole, c’est la rentrée », a affirmé la ministre, qui s’est attachée à présenter une série de mesures notamment sur les modalités des examens lors de sa conférence de presse de rentrée.
Un contrôle continu repensé
Depuis la réforme Blanquer de 2019, le contrôle continu représente 40 % de la note finale du bac. Mais son fonctionnement, jugé anxiogène et source d’inégalités, va évoluer. Dès cette rentrée, toutes les évaluations ne compteront plus automatiquement. Seules certaines épreuves, dites « certificatives », seront prises en compte pour le diplôme et pour Parcoursup. Les autres, qualifiées de pédagogiques, serviront uniquement à mesurer les progrès des élèves et seront communiquées aux familles sans impact direct sur l’examen. « Je souhaite que le contrôle continu soit repensé pour diminuer la pression sur les élèves et refléter plus fidèlement leur niveau », a expliqué Élisabeth Borne. Chaque lycée devra établir un « plan local d’évaluation » précisant quelles notes sont retenues. Les équipes pédagogiques disposent jusqu’aux vacances de la Toussaint pour le finaliser. Mais l’annonce, faite à la veille de la prérentrée, suscite déjà des critiques. Les syndicats d’enseignants dénoncent une décision prise sans concertation.
Un rattrapage plus exigeant
La ministre a également annoncé un durcissement des conditions d’accès au rattrapage. Actuellement, des candidats ayant obtenu une moyenne inférieure à 8/20 peuvent encore espérer être repêchés par le jury. Ce ne sera plus le cas. À partir de la session 2026, seuls les élèves ayant obtenu au moins 9,5 de moyenne pourront se présenter aux épreuves orales de rattrapage. Les « points de jury », parfois supérieurs à 100 aujourd’hui, seront plafonnés à 50. « Aucun élève ne pourra obtenir le bac sans avoir atteint au moins 9,5 de moyenne », a insisté la ministre.
Le retour des mathématiques en première
Autre évolution majeure, l’instauration, dès juin 2026, d’une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques en classe de première, pour les voies générale et technologique. D’une durée de deux heures et dotée d’un coefficient 2, cette épreuve s’ajoute à celle de français. Elle comportera deux parties, des QCM et calculs (6 points), ainsi que deux à trois exercices indépendants (14 points). La calculatrice ne sera pas autorisée. Cette réintroduction vise à réaffirmer la place des mathématiques dans le parcours scolaire, après leur retrait partiel lors de la précédente réforme.
Restaurer « la valeur du diplôme »
Pour Élisabeth Borne, ces ajustements visent à consolider la légitimité du baccalauréat, obtenu en 2025 par 96,4 % des candidats en filière générale, contre 91,1 % en 2019. « Je ne veux pas laisser s’installer le doute sur la valeur de ce diplôme », a-t-elle martelé. La ministre insiste, le bac doit à la fois « certifier l’acquisition des connaissances à l’issue de la scolarité » et « garantir la capacité à réussir dans l’enseignement supérieur ».
Reste à savoir si cette nouvelle réforme, qui s’ajoute aux nombreuses transformations déjà engagées depuis 2018, saura convaincre enseignants, élèves et parents.