Amélioration de la réforme des retraites : « Le Premier ministre est resté extrêmement vague », selon la CFDT

Michel Barnier s’est entretenu avec Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT ce 24 septembre. Un temps d’écoute qualifié de « bienvenu » et « sérieux » par le syndicat. Mais le chef du gouvernement réserve ses réponses pour le discours de politique générale du 1er octobre.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En amont de son discours de politique générale prévu le 1er octobre, Matignon a démarré les consultations sociales pour sonder l’état d’esprit des syndicats et organisations patronales. Le moment est traditionnel lors de l’installation d’un Premier ministre, mais Michel Barnier souhaite également renouer avec les partenaires sociaux.

« Un attachement particulier a été réitéré, à cette occasion, de dire qu’il est plus que temps de changer de méthode et de donner enfin leur place aux organisations syndicales et au dialogue sociale », confie à la sortie Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT reçue ce 24 septembre, en début d’après-midi.

La responsable du premier syndicat du pays évoque une « rencontre constructive » avec le Premier ministre et sa ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, « très attachés » à recueillir des « propositions concrètes » de la part de leurs interlocuteurs. Dans ce « temps d’écoute bienvenu et sérieux », la CFDT a présenté ses « points de vigilance » mais ignore pour le moment les intentions du gouvernement. « Le Premier ministre a expliqué qu’il y aurait une méthode et un certain nombre de réponses dans son discours de politique générale », précise Marylise Léon. « Le dialogue est ouvert, nous avons fait nos propositions, on attend des réponses le plus rapidement possible. »

Assurance chômage : « Il est tout à fait possible d’avoir une négociation flash en quelques semaines »

Le syndicat lui a répété son opposition au recul de l’âge légal de départ à 64 ans, et en a fait un préalable en cas de réouverture des discussions sur le sujet. « S’il doit y avoir une réouverture des discussions, il faut que la question des 64 ans soit levée, suspendue », plaide la syndicaliste. Selon elle, Michel Barnier est « resté extrêmement vague, sur le fait que les retraites étaient bien un sujet qu’il traiterait ». Il apportera « des réponses dans son discours de politique générale, ou tout de suite après. »

La CFDT a également évoqué le cas de la réforme de l’assurance chômage voulue puis suspendue par Gabriel Attal, avant les législatives. Marylise Léon espère toujours que celle-ci ne « rentre pas en vigueur » et estime qu’il est « tout à fait possible d’avoir une négociation flash en quelques semaines », pour reprendre l’accord trouvé par les partenaires sociaux en 2023 et ajouter de nouveaux engagements pour l’emploi des seniors.

Quant aux enjeux de pouvoir d’achat, la CFDT a prévenu le Premier ministre qu’il faudrait des actes « concrets » si d’aventure une conférence sociale venait à être convoquée sur les salaires et les rémunérations.

Dans la même thématique

Ministere des finances – Bercy
7min

Emploi

Rémunération des fonctionnaires : une prime menacée de suppression

Le gouvernement veut supprimer la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa), une prime versée aux fonctionnaires depuis 16 ans pour limiter leurs pertes de rémunération liées à l’inflation. C’est ce qu’il ressort de l’agenda social transmis par le ministre Guillaume Kasbarian aux syndicats, mais aussi des documents budgétaires pour l’année 2025.

Le

Formulaire de demande de RSA (Revenu de solidarite active), allocation assurant aux personnes sans ressources un revenu minimum variable selon la composition du foyer
6min

Emploi

Lutter contre l’assistanat ou améliorer le taux de recours aux prestations : à quoi pourrait conduire « l’allocation sociale unique » proposée par Michel Barnier ?

Le Premier ministre, Michel Barnier a annoncé vouloir lancer « pour l’année prochaine » le chantier de « l’allocation sociale unique », afin « que le travail paie plus que l’addition des allocations ». Une proposition qui figurait dans le pacte législatif de la droite, mais déjà envisagé sous François Hollande et promise par Emmanuel Macron.

Le