Concurrence chinoise, coût de l’énergie : au Sénat, le président de Michelin justifie ses fermetures d’usines

Florent Menegaux, président du géant mondial du pneu, s’est exprimé devant les sénateurs, après l’annonce fin 2024 de la fermeture des usines Michelin de Vannes et Cholet. Entre la concurrence des pneus chinois et le coût de l’énergie et des salaires, le groupe ne parvient plus à exporter, explique-t-il.
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« À Vannes et Cholet, c’est la fin d’un cycle de 50 ans. On est arrivés au bout de ce qu’on arrivait à faire sur ce site », a expliqué le président de Michelin, Florent Menegaux, auditionné au Sénat ce 22 janvier.

Devant la commission des affaires économiques, le dirigeant du géant mondial du pneu a donné plusieurs explications pour justifier la fermeture des usines du groupe à Cholet et Vannes, annoncée fin 2024, qui emploient 1 254 personnes.

« Les usines de Michelin les plus performantes au monde, sont en Chine »

Entre la concurrence des pneus chinois et les coûts de l’énergie et des salaires, Michelin ne peut plus exporter depuis l’Europe, a expliqué Florent Menegaux, pour expliquer la fermeture des deux usines.

« Ce n’est plus tenable », a-t-il lancé devant les sénateurs. Depuis 2019, entre la hausse des coûts de l’énergie et l’inflation qui « s’est retraduite dans les salaires », il est devenu globalement « deux fois plus cher » de produire des pneus en Europe qu’en Asie. « Les usines de Michelin les plus performantes au monde, sont en Chine », a indiqué le directeur du groupe.

« Pour maintenir notre outil industriel en Europe, il faut qu’on ait un outil ramassé, hyper productif […]. Il faut qu’on investisse massivement dans la robotisation », a expliqué le président du groupe, « en France, il n’y a pas beaucoup d’autres solutions que d’aller dans le haut de gamme. »

« Nous allons accompagner chaque personne touchée pour qu’elle retrouve un emploi stable »

Cholet était le site du groupe « le plus cher du monde pour fabriquer des pneus de camionnette », a indiqué Florent Menegaux. Quant à Vannes, qui fabrique des renforts métalliques des pneus pour poids lourds, il a été choisi de fermer le site plutôt que celui de Golbey, dans les Vosges, car « le bassin d’emploi du Morbihan était beaucoup plus actif et dynamique ».

Devant les sénateurs, le directeur du groupe a toutefois rappelé les « engagements fermes » de Michelin : « Nous allons accompagner chaque personne touchée pour qu’elle retrouve un emploi stable, […] et recréer autant d’emplois que ceux qu’on a supprimé. »

À l’appel de la CGT, ce mercredi 22 janvier, plusieurs centaines de salariés de grands groupes français manifestaient devant le ministère de l’Economie pour interpeller le gouvernement sur la « casse » de l’emploi industriel. Après les 1 254 suppressions de poste à Michelin et les 2 400 postes menacés à Auchan, ce 21 janvier, c’est le chimiste Arkema qui a annoncé la suppression de 154 postes dans son usine de l’Isère.

 

(Avec AFP)

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