Dans le cadre de l’examen du budget, les sénateurs ont adopté un amendement supprimant le taux réduit de TVA dont bénéficient les eaux en bouteille plastique, tout en rappelant le scandale des eaux minérales traitées illégalement et les conséquences environnementales de l’usage du plastique. La mesure pourrait rapporter entre 150 et 300 millions d’euros.
Agriculture : « Le plan Ecophyto n’a jamais réussi à être appliqué, à chaque fois qu’il y a eu une tension, on est revenu en arrière », déplore Sandrine Rousseau
Par Henri Clavier
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« Gabriel Attal a co-géré avec la FNSEA, les agriculteurs sont sortis avec leurs tracteurs pour réclamer des revenus, à la fin ils ont moins de normes environnementales, mais pas de revenus », regrette Sandrine Rousseau selon laquelle les normes environnementales sont devenues le bouc émissaire de la colère des agriculteurs. Jeudi 1er février, Gabriel Attal annonçait la suspension du plan Ecophyto afin de calmer la colère des agriculteurs.
« L’écologie n’est ramenée qu’à quelque chose de punitif »
« Est-ce la priorité du monde agricole de piétiner les normes environnementales ? » s’interroge Sandrine Rousseau qui s’inquiète de la « mise en pause » du plan Ecophyto. Alors que le gouvernement assure qu’il ne s’agit que d’une pause de trois semaines afin de « rediscuter les outils », comme l’affirme le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, la députée de Paris juge la démarche problématique. « Est-ce vraiment responsable d’accréditer que le problème c’est l’écologie ? L’écologie n’est ramenée qu’à quelque chose de punitif », s’inquiète Sandrine Rousseau. Surtout, la députée écologiste pointe une incapacité historique à rendre effectifs les plans de réductions d’utilisation des produits phytosanitaires depuis le premier plan Ecophyto en 2008. « Le plan Ecophyto n’a jamais réussi à être appliqué, à chaque fois qu’il y a eu une tension sur le glyphosate, les néonicotinoïdes on est revenu en arrière », rappelle Sandrine Rousseau. La députée de Paris estime que l’écologie est toujours ramenée à « quelque chose de punitif » alors même que des raisons sanitaires sont avancées pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires.
Sandrine Rousseau appelle à sortir d’un « système agricole productiviste »
Pour Sandrine Rousseau, cette perception des normes environnementales et des restrictions sur les produits phytosanitaires est liée à la domination de la FNSEA, le principal syndicat d’agriculteurs. « Si vous continuez à faire du maïs de manière intensive pour le vendre à des centrales d’achat qui vont les revendre sur des marchés financiers pour une spéculation mondiale, alors évidemment vous avez besoin de produits phytosanitaires », dénonce Sandrine Rousseau. La députée de Paris dénonce notamment une « agriculture exportatrice en concurrence avec ce qui se fait de pire » et pour laquelle les produits phytosanitaires sont nécessaires. Sandrine Rousseau déplore notamment un modèle tourné vers les grands céréaliers. Outre la FNSEA dont Sandrine Rousseau juge le « pouvoir trop important », la députée pointe le rôle de la grande distribution et des centrales d’achats à l’étranger permettant d’échapper à la loi Egalim. « La question c’est comment on assure la souveraineté alimentaire de la France », explique Sandrine Rousseau qui appelle à sortir d’un « système agricole productiviste » et à « s’intéresser à la manière dont nous consommons ».
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