Championne d’Europe. En 2022, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la France consommait 67 872 tonnes de pesticides pour son agriculture, faisant de notre pays le plus grand consommateur de pesticides en volume absolu dans l’Union européenne devant l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie. Toutefois, il convient de mettre en perspective ce chiffre avec l’importance de la production agricole nationale et la superficie dévolue à l’agriculture. La France et l’Espagne sont en effet les deux pays avec les plus grandes surfaces agricoles en Europe.
La France dans la moyenne haute de l’Union européenne
Lorsque l’on se concentre sur l’utilisation de pesticides par hectare agricole, la France est encore dans la moyenne haute de l’Union européenne mais n’est plus numéro 1. Notre pays consommait ainsi 3,77 kilogrammes de pesticides par hectare agricole en 2022, loin derrière les 11,59 kilogrammes par hectare de Malte, championne dans cette catégorie, ou les 8,36 kilogrammes par hectare de Chypre. L’Italie et l’Allemagne sont, eux aussi, devant la France dans ce mode de calcul, avec respectivement 4,69 et 4,06 kilogrammes de pesticides par hectare. Les Pays-Bas sont quant à eux les plus grands consommateurs de pesticides d’Europe continentale avec 8,38 kilogrammes de pesticides par hectare. L’Espagne se trouve derrière la France avec 3,36 kilogrammes par hectare.
La moyenne des Vingt-Sept s’établit à 2,94 kilogrammes par hectare en 2022, largement abaissée par les pays de l’Est de l’Europe qui sont les moins gros consommateurs de pesticides. La Roumanie, la Suède, l’Estonie et la Slovaquie font ainsi office de meilleurs élèves de l’Union.
Le nombre de substances autorisées
Selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), la France autorisait, en avril 2021, 319 produits phytosanitaires au niveau national sur les 488 possibles au niveau européen. En 2024, selon la base de données sur les pesticides dans l’Union européenne, l’Hexagone autorisait 283 substances phytosanitaires, faisant de la France le quatrième pays le plus permissif de l’Union européenne, derrière l’Italie, l’Espagne et la Grèce. La surtransposition ne semble donc pas de mise mais la France, en interdisant les néonicotinoïdes dès 2016 dans la loi, avait été un pays pionnier. L’autorisation européenne court en effet jusqu’en 2033 pour l’acétamipride, néonicotinoïde au cœur de la loi Duplomb.