Ce mercredi, Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB) était auditionné par la commission du développement durable du Sénat, pour échanger avec les sénateurs sur le rapport rendu par la mission d’évaluation de la loi portant création de l’OFB. L’occasion d’évoquer, dans le contexte de la crise agricole, la question de l’armement des agents de cet établissement et l’application des normes environnementales.
Agriculture : un texte pour préserver la santé de nos sols rejeté par le Sénat
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« La santé des sols doit nous préoccuper au plus haut point » a déclaré la sénatrice PS Nicole Bonnefoy ce jeudi, avant l’examen en séance publique de sa proposition de loi visant à préserver les sols vivants. Soutenu par les sénateurs écologistes et communistes, le texte a été rejeté par la droite et le centre. Si les propositions semblaient convaincre sur le fond, ses détracteurs ont alerté sur leur « caractère prématuré » et leur « décalage » vis-à-vis de la demande de simplification des normes des agriculteurs. Dans un communiqué, les sénateurs socialistes dénoncent, eux, un « immobilisme qui prive notre pays d’une politique essentielle pour le climat, l’agriculture et la biodiversité ».
Une proposition de loi jugée prématurée
La première mesure proposée par le groupe socialiste était de reconnaître les sols comme appartenant au patrimoine commun de la nation, au même titre que l’eau et l’air. En début de séance, Michael Weber, rapporteur de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, a rappelé les différentes fonctions du sol. S’il est un outil de travail pour les agriculteurs, il joue également un rôle indispensable dans le cycle de l’eau, dans la prévention des aléas climatiques extrêmes (inondations et sécheresses) et dans l’absorption de carbone. Il constitue enfin une grande réserve de biodiversité, soit le signe de notre « dépendance absolue » au sol, selon le sénateur socialiste.
Dans cette logique, le texte proposait de « préciser le régime juridique des sols », selon leurs différentes « fonctions écosystémiques », et de créer un nouvel outil de « diagnostic de performance écologique des sols ». La création d’un « haut-commissariat à la protection et à la résilience des sols » constituait aussi l’une des requêtes des sénateurs socialistes, afin d’évaluer la mise en oeuvre du plan de protection.
« La santé des sols doit nous préoccuper au plus haut point » a déclaré la sénatrice PS Nicole Bonnefoy ce jeudi, avant l’examen en séance publique de sa proposition de loi visant à préserver les sols vivants. Soutenu par les sénateurs écologistes et communistes, le texte a été rejeté par la droite et le centre. Si les propositions semblaient convaincre sur le fond, ses détracteurs ont alerté sur leur « caractère prématuré » et leur « décalage » vis-à-vis de la demande de simplification des normes des agriculteurs. Dans un communiqué, les sénateurs socialistes dénoncent, eux, un « immobilisme qui prive notre pays d’une politique essentielle pour le climat, l’agriculture et la biodiversité ».
Une proposition de loi jugée prématurée
La première mesure proposée par le groupe socialiste était de reconnaître les sols comme appartenant au patrimoine commun de la nation, au même titre que l’eau et l’air. En début de séance, Michael Weber, rapporteur de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, a rappelé les différentes fonctions du sol. S’il est un outil de travail pour les agriculteurs, il joue également un rôle indispensable dans le cycle de l’eau, dans la prévention des aléas climatiques extrêmes (inondations et sécheresses) et dans l’absorption de carbone. Il constitue enfin une grande réserve de biodiversité, soit le signe de notre « dépendance absolue » au sol, selon le sénateur socialiste.
Dans cette logique, le texte proposait de « préciser le régime juridique des sols », selon leurs différentes « fonctions écosystémiques », et de créer un nouvel outil de « diagnostic de performance écologique des sols ». La création d’un « haut-commissariat à la protection et à la résilience des sols » constituait aussi l’une des requêtes des sénateurs socialistes, afin d’évaluer la mise en œuvre du plan de protection.
En séance publique, Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la mer et de la biodiversité, a affirmé que le gouvernement partageait « pleinement ces objectifs globaux ». Toutefois, il propose de « différer » l’adoption du texte, dans la perspective du vote de la future directive européenne à ce sujet.
Comme l’ont rappelé les sénateurs socialistes, « 61 % des sols continentaux européens sont en mauvaise santé ». A Bruxelles, la Commission européenne poursuit actuellement les discussions sur la directive liée à la surveillance et à la résilience des sols. Les sénateurs républicains ont donc rejeté ce qu’ils considèrent comme une « pré-transposition ». Hervé Berville a rappelé que la France menait déjà « le combat » au niveau européen. La sénatrice centriste Jocelyne Antoine, a, elle, pointé du doigt le risque que les parlementaires soient « contraints de revoir le texte », si les mesures européennes venaient à différer de la loi adoptée en France.
La peur d’une « inflation normative »
Alors que la colère des agriculteurs n’est pas entièrement retombée, les sénateurs centristes et républicains ont alerté sur « l’incohérence » de voter un texte dont les mesures relèvent d’une « inflation normative ». « Nous ne pouvons pas affirmer notre soutien [aux agriculteurs] le lundi dans nos départements et voter de nouvelles contraintes le jeudi à Paris, » a précisé la sénatrice LR Marta de Cidrac.
Jean-François Longeot, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, s’est, lui, rangé à l’avis du gouvernement concernant les délais. Le sénateur centriste a souligné que la mise en place du plan Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et Zone à Faible Emission (ZFE) souffraient déjà de « difficultés énormes » et appelle à réfléchir « plus en amont » avant de prendre de nouvelles décisions.
Pour Nicole Bonnefoy, « la crise agricole est venue brouiller la perception de ce texte, pourtant bien accueilli au départ ». L’auteure de la proposition de loi dénonce le rôle qu’auraient joué les lobbys agricoles dans le rejet de la proposition de loi. Elle pointe notamment du doigt la responsabilité de la FNSEA et la « posture dogmatique » du Sénat, qui seraient responsables d’une « débâcle écologique sans précédent ». Le groupe socialiste, lui, regrette une « occasion manquée » de mettre en place une « politique nationale à la hauteur » de l’enjeu de la préservation des sols.
Myriam Roques-Massarin
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