Autoroute A69 : « Il y a l’état de droit, il y a aussi l’état d’urgence climatique », rappelle le sénateur écologiste Jacques Fernique

Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur écologiste, Jacques Fernique, a interpellé le ministre en charge des Transports sur le bien-fondé du projet autoroutier de l’A69.
Rédaction Public Sénat

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Ils étaient 10 000 selon les organisateurs, environ 5 000 selon la préfecture du Tarn, à manifester ce week-end contre l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. A l’instar du projet de mégabassines aux Salines, le chantier de l’A69 pourrait bien devenir un nouveau lieu d’affrontements entre deux visions de la transition écologique.

Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Jacques Fernique, sénateur écologiste, s’est fait le relais des opposants à « ce projet autoroutier daté, typique d’un temps révolu où étaient clairement sous-estimés les enjeux écologiques ». L’élu du Bas-Rhin a rappelé les promesses de Clément Beaune sur l’arrêt de certains projets autoroutiers, même si le ministre des Transports avait indiqué que l’A69 n’était pas concerné. « Comment pouvez-vous refuser de remettre en cause le projet de l’A69 ? », a-t-il interrogé, rappelant que le Conseil national de la protection de la nature avait émis un avis défavorable sur ce projet autoroutier. « 1 500 scientifiques au moins, certains les plus respectés au plan international sur le climat, vous disent que l’A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer. Monsieur le ministre, qu’est-ce qu’il vous faut encore ? », a-t-il interrogé.

« Peut-on rester sourd aux habitants du Tarn ? »

A enjeux écologiques, Clément Beaune a répondu légitimité démocratique. « Peut-on rester sourd aux habitants du Tarn, aux élus très majoritaires de ce département, et de l’ensemble du tracé de l’A69, qui l’attendent depuis des décennies ? […] Il y a différentes sensibilités politiques et j’ai même entendu des écologistes de la majorité régionale de Madame Delga qui ont dit que ce n’était pas un motif de rupture. C’est le signe qu’on peut au moins en discuter », a-t-il mis en avant. Clément Beaune a également rappelé les « 500 réunions publiques sur le sujet » et les nombreux recours administratifs ou juridiques qui n’ont pas abouti. « Nous sommes dans une démocratie et un état de droit. J’aimerais que vous condamniez les violences graves contre nos forces de l’ordre qui ont eu lieu samedi dernier dans le Tarn ».

Dans sa réponse, Jacques Fernique a condamné les actes de violences. « Ils ne sont pas tolérables, ne laissons pas nous empêcher d’être à la hauteur du débat de fond. « Bien sûr, il y a l’état de droit. Il y a aussi l’état d’urgence climatique, l’urgence pour la biodiversité et la légitimité des générations futures. Admettre qu’on s’est fourvoyé, qu’on s’est trompé, c’est ce qui fait l’excellence de la démocratie. Il n’est pas trop tard pour en être à la hauteur », a-t-il conclu.

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