Degagement de fumee d une cheminee d usine.

Baisse des émissions carbone : la France mauvaise élève en 2024, des annonces attendues pour redresser la barre

Les émissions de gaz à effet de serre n’ont reculé que de 1,8 % l’an passé, contre 5,8 % en 2023. Un mauvais résultat qui traduit les difficultés de certains secteurs à se décarboner, notamment le logement et le transport. L’Etat devrait faire de nouvelles annonces, à l’issue du conseil de planification écologique prévu à l’Élysée ce 31 mars.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, c’est la trajectoire dans laquelle la France doit s’engager pour respecter ses engagements européens. Pour respecter ses objectifs climatiques, le pays doit ainsi réduire ses émissions d’environ 4,7 % chaque année, entre 2022 et 2030.

La France a d’abord fait figure de bon élève, en diminuant ses émissions de 5,8 % en 2023. Mais aujourd’hui, la tendance s’inverse. Selon les chiffres du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique, dévoilés ce 28 mars, la baisse enregistrée en 2024 n’est que de 1,8 %.

« C’est une légère baisse, mais nous sommes toujours sur la bonne trajectoire »

Dans le détail, ce net ralentissement de la baisse des émissions vient principalement de deux secteurs, qui concentrent une large partie des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire. Le transport, responsable à lui seul de près d’un tiers des émissions, a enregistré l’an passé une baisse de seulement 0,7 %. Il en est de même pour le bâtiment, troisième secteur le plus émetteur, qui enregistre une baisse de ses émissions de 1,1 %.

« C’est une légère baisse, mais si on cumule les bons résultats de 2023 avec ceux de 2024, nous sommes toujours sur la bonne trajectoire », réagit le secrétariat général à la planification écologique, après l’annonce des chiffres. L’Etat entend redresser la barre avec de nouvelles annonces, prévues le 31 mars à l’occasion du conseil de planification écologique. Une quinzaine de ministres devraient être réunis autour d’Emmanuel Macron à l’Elysée pour l’occasion. Ce conseil sera chargé « d’acter une forme de remobilisation de gouvernement et du Premier ministre ».

Un conseil de planification écologique placé sous le signe de la réindustrialisation

Ces annonces devraient porter sur « le secteur du logement et des transports », affirme l’Elysée, mais aussi sur « les forêts », « qui constituent d’importants puits de carbone et sont aujourd’hui particulièrement exposées au risque climatique ». L’accent devrait être mis sur l’électrification, aussi bien des véhicules – notamment des flottes de voitures dans les entreprises – que des modes de chauffage dans les bâtiments. « Ces actions sont déjà toutes engagées, la question c’est de les intensifier », note le secrétariat général à la planification écologique.

Dans un contexte de réarmement de l’Europe face à la menace russe, ce conseil de planification écologique devrait aussi être placé sous le signe de la réindustrialisation. « Le but, c’est de rappeler que la planification écologique est un vecteur de souveraineté pour notre pays, car en produisant et consommant de l’énergie décarbonée, on limite nos dépendances aux fossiles », indique l’Elysée, assurant que la France « peut conjuguer décarbonation et réindustrialisation ».

Dans la même thématique

Baisse des émissions carbone : la France mauvaise élève en 2024, des annonces attendues pour redresser la barre
5min

Environnement

En matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre, les « investissements nécessaires » au niveau national sont « de l’ordre de 60 milliards d’euros supplémentaires par an »

Auditionné par la commission d’enquête sur l’administration des collectivités territoriales, ses finances et ses défis en matière de transition écologique, l’ancien secrétaire général à la planification écologique Antoine Peillon est « optimiste » quant aux leviers et méthodes à actionner pour atteindre nos objectifs écologiques, malgré une « instabilité » politique et internationale menaçante.

Le

TVA des autoentrepreneurs : le Sénat ouvre un cycle d’auditions, après une pétition à succès
7min

Environnement

Un nouvel appel lancé au Parlement pour éviter « l’explosion de la facture d’électricité des Français »

Plusieurs sénateurs et députés, aux côtés d’anciens dirigeants du secteur de l’électricité, demandent au gouvernement de suspendre la publication dans les prochains jours de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ils estiment que les arbitrages de ce décret vont peser sur le pouvoir d’achat des Français et la compétitivité des entreprises.

Le

Baisse des émissions carbone : la France mauvaise élève en 2024, des annonces attendues pour redresser la barre
3min

Environnement

ZFE : « Il y a effectivement un problème de justice sociale », reconnaît la sénatrice écologiste Mélanie Vogel

Les députés ont adopté en commission un amendement qui supprime les zones limitant la circulation des véhicules les plus polluants, une mesure qui doit encore être débattue en séance, à partir du 8 avril. Au micro de Parlement Hebdo, sur Public Sénat et LCP, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel défend la finalité sanitaire du dispositif, mais reconnait aussi qu’il peut être générateur d’inégalités sociales dans certaines agglomérations.

Le