Environnement
L’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, sur l’évolution du mix énergétique, appelle le gouvernement à prioriser sa stratégie énergétique avec un soutien de la demande d’électricité.
Le
Par Théodore Azouze
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Le 12 décembre 2015, le coup de son marteau vert, face à des dizaines de diplomates venus de la planète entière, marquait la signature d’un texte historique sur le climat. « Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté », prononçait-il alors, ému, sous les applaudissements de la salle. À l’époque ministre des Affaires étrangères, le responsable avait mené les débats de cette COP 21, en tant que président de cette conférence mondiale. Dix ans plus tard, Laurent Fabius qualifie toujours l’accord de Paris comme le « pilier fondamental de l’action contre le réchauffement climatique ».
À l’issue du sommet, 174 États, ainsi que l’Union européenne, s’engagent à maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels », tout en visant l’objectif de « limiter » cette hausse « à 1,5°C ». Que reste-t-il de ce traité international aujourd’hui ? Les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ont quitté par deux fois l’accord de Paris. D’autres crises mondiales – la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine… – ont par ailleurs parfois éclipsé ces problématiques environnementales.
Dans ce contexte, Laurent Fabius appelle à ne pas laisser de côté cet enjeu climatique. « Compte tenu de l’attitude de la Russie, de l’Arabie saoudite, du président américain… C’est très compliqué. Des États, comme nous, la France, doivent pousser », exhorte l’ex-président du Conseil constitutionnel, invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 11 décembre. L’ancien ministre perçoit plusieurs priorités en la matière, comme « limiter les émissions de gaz à effet de serre », « changer notre mix énergétique », « préserver nos forêts et nos océans » ou encore « extraire de l’atmosphère des gaz à effet de serre qui s’y trouvent ».
Pour lui, il est nécessaire de sensibiliser davantage la population à l’urgence de l’enjeu climatique. Laurent Fabius compare d’ailleurs la situation à la crise sanitaire du Covid-19, lors de laquelle « on a trouvé des centaines et des centaines de milliards d’euros » en quelques mois. « Il faut bien faire comprendre que même si les conséquences sont moins évidentes à court terme que le Covid-19, c’est quand même la question des conditions de vie de l’humanité », schématise l’ex-Premier ministre socialiste. « Si on n’agit pas pour des raisons altruistes, il faut agir par égoïsme, parce que c’est nous-mêmes qui sommes au bout du fusil. »
Malgré tout, l’ambition de poursuivre les politiques internationales pour limiter à 1,5°C le réchauffement climatique semble aujourd’hui difficile à tenir. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, juge ainsi « désormais inévitable » le dépassement de cet objectif. Mi-novembre, l’accord signé à l’issue de la COP30, organisée au Brésil, s’est conclu par des engagements en demi-teinte. En attendant, les spécialistes continuent d’alerter sur la poursuite du dérèglement du climat. Mardi, l’observatoire européen Copernicus a annoncé que l’année 2025 pourrait devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée de l’histoire, à égalité avec 2023.
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