Crise de l’eau à Mayotte : « Pas de renationalisation, mais sans un appui exceptionnel de l’Etat, on n’y arrivera pas », prévient Christophe Béchu

« La vérité oblige à dire qu’au cours de ces dernières années, des choses qui auraient pu être faites (par les collectivités) ne l’ont pas été », a souligné le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, interrogé au Sénat sur la situation à Mayotte.
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Confrontés à une grave pénurie d’eau sur l’île, les habitants de Mayotte attendent des réponses. Ce sujet sensible a fait l’objet d’une question d’actualité au gouvernement au Sénat, ce mardi, par le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili. « Quel sont les investissements que votre gouvernement prévoit pour sortir de cette crise de l’eau structurelle, avec les échéances et les moyens financiers ? Pouvez-vous rassurer les collectivités qui s’inquiètent de cette rumeur qui évoque une reprise en main par l’Etat de leurs compétences dans le domaine de l’eau ? », a demandé le sénateur du groupe RDPI (Renaissance).

Au-delà du plan d’urgence qui a été mis en place, c’est la question de la « gouvernance », a souligné le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu. « La compétence eau est dédiée aux collectivités territoriales. La vérité oblige à dire qu’au cours de ces dernières années, des choses qui auraient pu être faites ne l’ont pas été. Il n’y a donc pas de tabou. On n’a pas décidé d’une renationalisation, mais nous considérons que pour passer la crise que nous connaissons, sans un appui exceptionnel de l’Etat, on n’y arrivera pas. […] Et au-delà de ce moment-là, il faudra se demander quel est le bon niveau de soutien et d’accompagnement de l’Etat aux collectivités territoriales », répond Christophe Béchu.

Le ministre a rappelé au passage les trois causes de la situation : « Un déficit pluviométrique auquel nous devons nous habituer, c’est la conséquence du dérèglement climatique qui s’accentue », « un afflux de population » avec un réseau qui n’était pas dimensionné en conséquence, et « une absence de travaux, à l’échelle de ceux qui ont la compétence, depuis 2017, malgré des moyens qui sont existants ». Résultat, « un taux de fuite qui oscille entre 20 et 35 % sur une partie des réseaux ».

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