ISF Vert : « L’écologie ne doit pas être un prétexte pour augmenter les impôts », rectifie Christophe Béchu

Interrogé lors des questions d'actualité au gouvernement, le ministre de la Transition écologique est revenu sur ses déclarations sur la proposition de l'économiste Jean Pisani-Ferry de créer un impôt exceptionnel sur le patrimoine financier pour la transition climatique. Après avoir affirmé que « ce n'était pas un tabou », Christophe Béchu a affirmé dans l'hémicycle que l'écologie ne « devait pas être un prétexte » pour augmenter les impôts.
Louis Mollier-Sabet

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La proposition a fait du bruit. En proposant à la Première ministre un « impôt exceptionnel sur le patrimoine financier des plus aisés pour la transition climatique », l’économiste Jean Pisani-Ferry, ancien conseiller d’Emmanuel Macron pendant la campagne 2017, a remis dans le débat public l’un des axes les plus forts de la politique économique et fiscale d’Emmanuel Macron : la baisse de la fiscalité du capital. Et l’idée a pu séduire jusque dans les rangs du gouvernement, mais pour quelques heures seulement. Lundi soir dans Quotidien, le ministre de la Transition écologique a affirmé qu’une imposition de ce genre n’était « pas un sujet tabou », et qu’on ne pouvait « pas ne pas regarder en face la question des inégalités et une contribution [des plus aisés]. » Et d’ajouter : « A un moment, il faut bien mesurer que la transition ne va pas se financer toute seule. La question de la mobilisation d’une finance climat pour aider les pays du sud se pose, et ce qui est vrai à l’échelle mondiale est vrai dans notre pays. »

« Il ne faut en aucun cas ajouter une fiscalité écologique »

Contredit ce mardi par Olivier Véran sur France Inter qui dit ne « pas croire » à une solution qui passerait par la fiscalité et par Bruno Le Maire sur RTL qui a réaffirmé ne pas vouloir « augmenter les impôts », Christophe Béchu a été interrogé à ce sujet ce mercredi par la sénatrice socialiste Angèle Préville.

« Le rapport Pisani-Ferry traite de beaucoup de choses, sur les 156 pages, vous vous concentrez sur les trois qui concernent la fiscalité. Dans ce domaine, chacun serait bien inspiré d’insister sur la hauteur de la marche plutôt que de donner le sentiment que certains avaient la solution : depuis qu’il n’y a plus d’écologistes au gouvernement, le rythme de réduction d’émissions de gaz à effet de serre a doublé », s’est d’abord défendu le ministre.

« La question du financement ne peut pas être taboue, mais M. Pisani-Ferry évoque plusieurs pistes : d’abord faire en sorte de réorienter les dépenses. Nous sommes les champions du monde des prélèvements obligatoires, l’écologie ne doit pas être un prétexte pour augmenter les impôts », a finalement expliqué Christophe Béchu, reprenant plutôt la version de Bercy que la version de lundi soir à Quotidien. « Il faut réorienter des dépenses et de la fiscalité mais en aucun cas en ajouter une taxe écologique qui écartera une partie de nos concitoyens alors que nous aurons besoin de tout le monde vu l’ampleur du défi », a-t-il développé.

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