Il est enfin remis sur la table. Interrogée lors des questions au gouvernement ce mercredi 23 octobre par le sénateur écologiste Thomas Dossus sur l’ampleur du budget alloué à la transition écologique, la ministre en charge de la question, Agnès Pannier-Runacher a annoncé que le plan national d’adaptation climatique devrait être présenté « dans les tout prochains jours ». Initialement attendu pour le premier semestre 2024, ce plan d’action avait jusqu’ici été repoussé à plusieurs reprises.
Alors que les inondations ont durement touché la France ces dernières semaines, ce panel de mesures sera détaillé vendredi, à l’occasion d’un déplacement dans le Rhône de Michel Barnier, a appris Public Sénat de source gouvernementale. Le Premier ministre « sera personnellement à la manœuvre », avec « des annonces en appui » de ce plan, a précisé Agnès Pannier-Runacher. L’objectif de ce projet ? « Mieux s’adapter, mieux anticiper, mieux prévoir et bien sûr accompagner les collectivités locales dans leurs aménagements » pour lutter contre les effets du réchauffement climatique.
« Mobiliser d’autres moyens en dehors de l’État »
Lors de son intervention, la ministre a promis d’agir pour « mobiliser d’autres moyens en dehors de l’État » pour adapter le pays à ces risques de plus en plus amplifiés dans les années à venir. « Nous pouvons nous appuyer sur les certificats d’économie d’énergie, sur les crédits carbone, sur les crédits biodiversité, sur les crédits de l’Union européenne que n’utilisons peut-être pas suffisamment encore », a ajouté Agnès Pannier-Runacher.
Lors de son intervention, Thomas Dossus avait pointé un « coup de rabot » dans le projet de budget du ministère de la Transition écologique. Les finances prévues pour ses missions sont certes en hausse par rapport à 2024 grâce à une hausse mécanique, liée au soutien du gouvernement aux énergies renouvelables. Mais de nombreuses autres enveloppes, comme celles consacrées à la rénovation énergétique des logements ou sur le Fonds vert destiné aux collectivités territoriales, par exemple.
Face à des intempéries « amenées à se répéter », « nous devons agir », lui a répondu Agnès Pannier-Runacher. « Si j’assume de prendre ma part, je n’oublie que face à la dette financière, nous avons aussi une responsabilité face à la dette écologique », assure-t-elle. La semaine dernière, la ministre avait sous-entendu qu’elle pourrait quitter le gouvernement sans augmentation de ses moyens. « Je veux surtout travailler à avoir les moyens de mon action (…) ; si je ne les ai pas, j’en tirerai les conclusions », avait-elle alors déclaré sur BFMTV.