Une agence à nouveau prise pour cible par Laurent Wauquiez. L’Office français de la biodiversité (OFB), qui fait face à de nombreuses critiques ces dernières semaines, a été mis en cause début février dans une lettre de la région Auvergne-Rhône-Alpes adressée aux agriculteurs. Ce courrier, signé par le président (LR) du Conseil régional Fabrice Pannekoucke et par Laurent Wauquiez lui-même, son prédécesseur aujourd’hui à la tête du groupe LR à l’Assemblée nationale, décrivait les fonctionnaires de l’OFB comme « une coalition d’idéologues ». Selon eux, l’agence empêcherait les producteurs de « travailler et de vivre dignement » en leur imposant des « contrôles absurdes ».
En visite au Salon de l’Agriculture ce mercredi 26 février, Laurent Wauquiez a confirmé vouloir dissoudre l’instance. « Des agents qui expliquent que les agriculteurs sont des dealers de drogue, […] qui contrôlent les agriculteurs avec un pistolet à la ceinture, […] qui harcèlent des agriculteurs au lieu de les conseiller, ce n’est pas acceptable », a développé le député, au micro de Public Sénat. « Dans notre pays, on préfère contourner les problèmes. Moi, je pense qu’à un moment, il faut dire stop. Et l’OFB, il faut dire stop : ils sont allés trop loin », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron « a tort » sur l’OFB, dit Laurent Wauquiez
Une saillie qui intervient quelques jours après le soutien du président de la République aux fonctionnaires de l’organisation. « Je ne suis pas à l’aise avec la stigmatisation parce que les agents de l’OFB sont, pour beaucoup, des gens qui font bien leur travail et qui appliquent juste la loi », a déclaré Emmanuel Macron, le 20 février, lors de sa venue au parc des expositions de la porte de Versailles. « Je pense qu’il a tort et qu’il devrait écouter les agriculteurs » a réagi Laurent Wauquiez ce mercredi face aux propos du chef de l’État.
Le 14 janvier dernier, le Premier ministre François Bayrou avait également visé l’OFB lors de sa déclaration de politique générale. Le maire de Pau avait fustigé l’« humiliation » vécue par les agriculteurs lors de certaines visites de l’agence dans des exploitations. Il déplorait notamment la présence d’inspecteurs « une arme à la ceinture, dans une ferme déjà mise à cran par la crise ». La déclaration avait suscité la colère des fonctionnaires de l’OFB, avant d’être reçus à Matignon par le chef du gouvernement le 24 janvier.
« L’OFB et ses personnels sont cloués au pilori par des gouvernements qui sont incapables de répondre à la crise que vivent nombre d’agriculteurs. On ne compte plus les locaux saccagés, les insultes parfois nominatives, les menaces au moyen de tracteurs et même la mise en danger d’un agent par sabotage de son véhicule », avait regretté l’intersyndicale de l’agence dans un communiqué après la sortie du Premier ministre. Une partie du personnel s’était mise en grève le 31 janvier en réaction à ces accusations.