Loi agricole : « Le gouvernement cède à une forme de populisme », déplore Olivier Faure

La loi d’orientation agricole a été adoptée par le Parlement le 20 février. Un texte plutôt bien accueilli par les exploitants, mais très critiqué par la gauche. « Après l’agribashing, on a maintenant l’écologie-bashing », fustige Olivier Faure ce mercredi 26 février. Le Premier secrétaire du Parti socialiste regrette que le gouvernement mène selon lui « un combat contre la norme, de tout ce qui est de l’ordre de la régulation, contre la science elle-même ».
Théodore Azouze

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un texte qui a divisé au sein de l’hémicycle. Si la loi d’orientation agricole (LOA) a été adoptée le 20 février par le Parlement, la copie du gouvernement est loin d’avoir convaincu l’ensemble des courants politiques. La gauche a notamment dénoncé un texte jugé en recul sur les questions environnementales. Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale n’a pas approuvé la version de cette loi discutée en commission mixte paritaire. « Le gouvernement cède à une forme de populisme », pointe le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, ce mercredi 26 février.

Lors de sa visite au Salon de l’Agriculture, l’élu a regretté un manque d’ambition de la LOA au niveau de la transition écologique. « Après l’agribashing, on a maintenant l’écologie-bashing, avec une forme de fuite en avant, où au fond, le fait de tout libéraliser devrait résoudre les problèmes des agriculteurs. La réalité, c’est que ce n’est pas ça qui va arranger la vie des agriculteurs. Ça les met en danger », résume le député de Seine-et-Marne, interrogé par Public Sénat.

L’accès des agriculteurs à « une vie digne » n’est « pas résolu », dit Olivier Faure

La loi agricole entérine par exemple un principe très contesté par les associations écologistes, en officialisant l’idée qu’il n’y aura dorénavant « pas d’interdiction [de pesticides], sans solution ». La dépénalisation des infractions « non intentionnelles » de l’environnement par les agriculteurs, qui pourront simplement se voir adresser une amende le cas échéant, a aussi fait grincer des dents chez les parlementaires de gauche. De manière plus générale, Olivier Faure regrette donc de la part du gouvernement « un combat contre la norme, de tout ce qui est de l’ordre de la régulation, contre la science elle-même » et « contre les agences qui nous renseignent sur ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas ».

Certes, l’élu, qui a par ailleurs annoncé il y a quelques jours sa candidature pour se représenter à la tête du PS, concède que l’ambiance au Salon de l’Agriculture est « plus apaisée » que l’an dernier. À la même époque, les producteurs sortaient alors de plusieurs semaines de manifestations dans toute la France pour dénoncer leurs conditions d’activité et avaient réservé un accueil houleux au président de la République Emmanuel Macron.

Pour autant, Olivier Faure considère que les demandes des agriculteurs n’ont pas été totalement entendues par le pouvoir en place. « Quand le gouvernement s’est engagé l’an dernier à ce qu’une vie digne soit engagée pour chaque agriculteur, la réalité, c’est qu’aujourd’hui, rien n’a été résolu », expose le député. « Nous sommes au milieu du gué sur les questions de libre-échange et sur toute une série de sujets qui ont un impact très direct sur le niveau de vie de nos agriculteurs. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Climate France UN Ocean Conference
5min

Environnement

Océans : que contient le traité pour la protection de la haute mer ?

Depuis Nice, et la conférence des Nations Unies sur les océans, Emmanuel Macron s’est montré confiant quant à l’avenir du traité pour la protection de la haute mer. Que contient ce texte, qui vise à protéger les zones qui n’appartiennent à aucun Etat ? On fait le point.

Le

Loi agricole : « Le gouvernement cède à une forme de populisme », déplore Olivier Faure
5min

Environnement

En matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre, les « investissements nécessaires » au niveau national sont « de l’ordre de 60 milliards d’euros supplémentaires par an »

Auditionné par la commission d’enquête sur l’administration des collectivités territoriales, ses finances et ses défis en matière de transition écologique, l’ancien secrétaire général à la planification écologique Antoine Peillon est « optimiste » quant aux leviers et méthodes à actionner pour atteindre nos objectifs écologiques, malgré une « instabilité » politique et internationale menaçante.

Le

TVA des autoentrepreneurs : le Sénat ouvre un cycle d’auditions, après une pétition à succès
7min

Environnement

Un nouvel appel lancé au Parlement pour éviter « l’explosion de la facture d’électricité des Français »

Plusieurs sénateurs et députés, aux côtés d’anciens dirigeants du secteur de l’électricité, demandent au gouvernement de suspendre la publication dans les prochains jours de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ils estiment que les arbitrages de ce décret vont peser sur le pouvoir d’achat des Français et la compétitivité des entreprises.

Le

La sélection de la rédaction