Dans le budget 2025, le gouvernement prévoit de réduire les moyens alloués à MaPrimeRénov, une aide de l’Etat destinée aux travaux de rénovation thermique des logements.
Illustration diagnostic de performance energetique (DPE) sur un bien immobilier//ALLILIMOURAD_ALLILI1393/Credit:MOURAD ALLILI/SIPA/2402131122

MaPrimeRénov’ : le gouvernement propose une nouvelle baisse du budget de 234 millions d’euros

Ce 21 janvier, le Sénat examinera le volet « cohésion des territoires » du budget 2025, qui comprend notamment les crédits alloués à MaPrimeRénov’. Déjà porté à 2,5 milliards d’euros, contre 3 milliards en 2024, le budget du dispositif de soutien rénovation des bâtiments devrait connaitre une nouvelle coupe de 234 millions d’euros en séance.
Rose-Amélie Bécel

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MaPrimeRénov’, le dispositif de soutien de l’Etat aux travaux de rénovation énergétique des bâtiments, devrait subir une nouvelle coupe budgétaire. Le 18 janvier dernier, Le Parisien révélait que Bercy avait l’intention de réduire ces crédits de 700 millions d’euros, afin d’atteindre l’objectif de réduction du déficit public fixé par le gouvernement en 2025.

Finalement, l’amendement du gouvernement qui sera présenté en séance ce 21 janvier propose une moindre diminution de ce budget, de 234 millions d’euros. Une nouvelle baisse des dépenses que le gouvernement justifie par l’application de la loi spéciale, qui suspend le versement de MaPrimeRénov’ pour les mois de janvier et février, mais aussi par « plusieurs leviers d’optimisation » du dispositif, notamment pour lutter contre la fraude.

Un budget « sous-consommé » les années précédentes

Cette nouvelle coupe budgétaire s’ajoute à celle déjà prévue par le gouvernement Barnier, lors de l’élaboration du budget 2025. Dans la copie de l’exécutif précédent, les crédits de MaPrimeRénov’ sont ainsi en baisse de plus de 20 % en 2025, établissant le budget du dispositif autour de 2,5 millions d’euros. Lors du projet de loi de finances 2024, le budget de MaPrimeRénov’ avait d’abord été fixé à 4 milliards d’euros, avant d’être réduit d’un milliard d’euros en cours d’année, dans le cadre des mesures prises par le gouvernement de Gabriel Attal pour limiter le déficit public.

Dans son rapport sur le volet logement du budget, le sénateur Les Républicains Jean-Baptiste Blanc estime que cette baisse de crédits fait suite à une forte croissance des moyens alloués à l’Anah (l’agence nationale de l’habitat, chargée du versement de l’aide) les années précédentes. « L’évolution de la trésorerie de l’Anah a été multipliée par trois depuis 2019, ce qui justifie un ralentissement des crédits qui lui sont affectés », explique le sénateur. Depuis plusieurs années, le budget alloué au dispositif serait par ailleurs « sous-consommé », explique Jean-Baptiste Blanc, en raison d’une « mise en œuvre plus lente qu’attendue des rénovations ».

Des arguments qui ne semblent pas satisfaire une large partie des sénateurs. Des communistes aux centristes, en passant par les écologistes et les socialistes, ils sont plusieurs à avoir déposé des amendements en séance pour abonder les crédits de MaPrimeRénov’. Avec son groupe, la sénatrice communiste Marianne Margaté propose ainsi d’augmenter le budget du dispositif de 1,7 milliard d’euros, pour le porter à son niveau de 2024. « Les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement sont un très mauvais signal par rapport aux objectifs de rénovation qu’il s’était fixé. C’est une décision grave, pour les personnes en situation de précarité énergétique, mais aussi pour les professionnels du bâtiment et les particuliers qui souhaitent mener des travaux et qui manquent de visibilité », dénonce la sénatrice.

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