Projet pétrolier à la Teste-de-Buch : « On ne mène pas la bataille du climat en signant des armistices avec ceux qui le détruisent »

Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur écologiste, Yannick Jadot a interpellé le gouvernement sur le projet contesté de forages pétroliers à la Teste-de-Buch, près d’Arcachon (Gironde).
Rédaction Public Sénat

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C’est d’abord en rendant hommage à l’eurodéputé écologiste, Michèle Rivasi, décédée brutalement ce mercredi, que le sénateur écologiste, Yannick Jadot a posé sa question au gouvernement. « Nous nous dirigeons vers un réchauffement planétaire de 3 degrés, deux fois plus que les engagements pris à Paris en 2015. L’effondrement climatique a commencé. L’humanité est en train de se suicider », a lancé l’ancien candidat à l’élection présidentielle reprenant les mots du secrétaire général des Nations Unies. « Pour les Nations Unies, pour les scientifiques du GIEC, une seule solution maintenant : engager la sortie des énergies fossiles, en commençant par stopper tout nouveau projet de charbon, de pétrole, de gaz », a-t-il souligné.

Or, un projet contesté de forages pétroliers du groupe canadien Vermilion Energy à la Teste-de-Buch, près d’Arcachon (Gironde), a reçu lundi un avis favorable à l’issue de l’enquête publique, alors que l’exploitation d’hydrocarbures va être progressivement interdite en France d’ici 2040. « Là même où 7 000 hectares de forêts sont partis en fumée l’année dernière du fait des gigantesques incendies ».

« Dire qu’on va sortir des énergies fossiles, c’est bien. Regarder comment on fait, c’est mieux »

Pour lui répondre, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a d’abord rappelé que l’interdiction de tout nouveau projet d’hydrocarbure sur son sol au plus tard en 2040, était issue d’une loi, prise sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. « Ce que vous évoquez à la Teste-de-Buch, c’est un renouvellement de concession. Il n’est pas aujourd’hui empêché par la loi […] Dire qu’on va sortir des énergies fossiles, c’est bien. Regarder comment on fait, c’est mieux. Ça suppose de s’appuyer sur deux piliers : accélérer les énergies renouvelables et relancer un programme nucléaire », a-t-il développé en reprochant à Yannick Jadot d’adopter une « position idéologique de refus du nucléaire ».

« L’Etat français a déjà été condamné deux fois pour inaction climatique. Il y aura peut-être une troisième » a répondu Yannick Jadot. Il a ensuite cité Total énergie qui « est au second rang mondial des énergéticiens qui vont le plus investir sur le pétrole, BNP Paribas et le Crédit Agricole qui font partie du top 10 des banques qui financent le plus ces bombes climatiques. Il est temps de les sanctionner », a-t-il appelé en évoquant la suppression des aides publiques et une taxation de leurs superprofits. « On ne mène pas la bataille du climat en signant des armistices avec ceux qui le détruisent », a-t-il conclu.

 

 

 

 

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