Vue depuis l’ISS

Thomas Pesquet, lanceur d’alerte de haut vol

245.000. C’est le nombre colossal de photos prises par Thomas Pesquet depuis la Station spatiale internationale. Une observation fine et précise qui a donné à l’astronaute un point de vue sans pareil sur notre planète et sur l’évolution de ses océans, de ses forêts, de ses glaciers. Dans « Thomas Pesquet, objectif France » Vincent Perazio et Xavier Lefebvre nous font découvrir une autre facette de l’astronaute préféré des Français, un Thomas Pesquet observateur vigilant, presque un lanceur d’alerte, qui par son expérience spatiale a développé une vive conscience écologique.
Rebecca Fitoussi

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Se passionner pour l’espace ne signifie pas se désintéresser de la planète Terre, Thomas Pesquet le prouve tout au long de ce film d’1h30 rempli d’images époustouflantes de Mère Nature. Après avoir observé les trésors dont regorge notre environnement, depuis « la Cupola » -coupole d’observation panoramique de l’ISS- l’astronaute est redescendu pour aller les voir de plus près, aux côtés de grands spécialistes : le navigateur Thomas Coville, l’arboriste Valentine Alt, la guide de haute montagne Maud Vanpoulle et Guilaume François, photographe naturaliste. Comment cette nature évolue-t-elle sous l’effet de l’action des Hommes ? Thomas Pesquet perçoit-il ces changements depuis la Station spatiale internationale ? Ce sont les deux questions « fil-rouge » posées tout au long du documentaire.

Thomas Pesquet dans la coupole de l'ISS
Crédits photo : « Thomas Pesquet, objectif France » de Vincent Perazio et Xavier Lefebvre

La réponse est sans appel : Oui, ces changements, il les perçoit de tout là-haut ! Oui, la nature évolue sous l’effet des constructions et de l’activité humaine. La montée des eaux par exemple, qui touchera la France peut-être plus que les autres pays, nous dit l’astronaute. L’érosion des côtes qui frappe notamment sa région natale, Le Pays de Caux et ses falaises crayeuses, grignotées chaque jour un peu plus, allant jusqu’à détruire des maisons, des routes et même un jour son lycée, certainement. « Cela fait réfléchir » confie-t-il. « Il faut réinventer une façon de vivre avec la nature ». Les incendies qui ont dévasté des pans entiers de notre planète, Thomas Pesquet les a observés, impuissants, depuis les fenêtres de l’ISS, jusqu’à en distinguer parfois des flammes à l’œil nu, tant les feux étaient gigantesques. La rareté de l’eau, la biodiversité des forêts, le caractère précieux du corail, la monstruosité des ouragans… C’est à tout cela que l’astronaute tente de nous sensibiliser.

Mais le vivant, c’est aussi l’homme. Et sur cela aussi, Thomas Pesquet a pu acquérir une certaine sagesse.  Sur le vivre-ensemble, sur la diversité des cultures, sur les rapports entre les peuples, sur leurs oppositions, sur leurs querelles… Dans l’ISS, il a fréquenté des Russes, des Américains, des Japonais… Des rencontres dont il a tiré des enseignements et des convictions. Quand une nécessité s’impose, quand l’objectif est commun, quand il y a une mission impérieuse, les Hommes peuvent s’entendre. « J’ai été sidéré de voir ce qu’on réalise quand on travaille ensemble », confie-t-il. « Il faut trouver les choses qui nous réunissent. Dans l’ISS, on ne s’appesantit jamais sur les différences, on se concentre sur les choses que l’on a en commun ». Telle est sa conviction profonde et son message. Plus facile à faire lorsqu’on est à peine une dizaine que lorsqu’il faut que 8 milliards d’individus s’entendent, il l’admet avec une grande lucidité, mais l’appel est tout de même lancé. A nous de l’entendre et peut-être d’y réfléchir.

Thomas Pesquet et son équipe dans l'ISS
Crédits photo : « Thomas Pesquet, objectif France » de Vincent Perazio et Xavier Lefebvre

Retrouvez le documentaire « Thomas Pesquet, objectif France » de Vincent Perazio et Xavier Lefebvre vendredi 6 septembre à 22h puis en replay sur notre site internet ici. 

Retrouvez aussi Thomas Pesquet dans « Un monde, un regard » en replay.

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