« TotalEnergies est le premier investisseur en France pour les énergies renouvelables », défend Christophe Béchu

Auditionné par la commission d’enquête sur les obligations de TotalEnergies en matière climatique, le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, a rappelé les engagements de la France en matière de développement durable, ainsi que la nécessité de la transition. S’il reconnaît que le modèle économique de Total constitue « une partie du problème », il tient également à souligner que l’entreprise a massivement investi ces dernières années en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Alexis Graillot

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Après Bruno Le Maire, c’était l’heure du grand oral pour le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, quelques minutes avant le passage de son collègue du Quai d’Orsay, Stéphane Séjourné, devant la commission d’enquête mise en place par le groupe écologiste du Sénat, en janvier dernier.

Adoptant la même ligne d’équilibriste que son collègue de Bercy, Christophe Béchu s’est défendu d’un soutien de l’Etat en faveur de TotalEnergies, expliquant que la puissance publique soutenait des « projets », il a dressé une panoplie de constats qu’ont partagé une large partie des sénateurs, en premier lieu, la sortie des énergies fossiles.

 Le modèle économique que Total a exploité est une partie du problème et sa transition écologique doit être une partie de la solution 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires

Un modèle économique en question

Rappelant les engagements internationaux, européens et nationaux de la France en matière de lutte contre le changement climatique, le ministre a évoqué les « chantiers colossaux en matière d’investissement et de capacité humaine », que représentent la transition écologique, soulignant la nécessité « d’embarquer les énergéticiens et les entreprises et la place de Total compte dans ce chemin de transition, pour nous aider à décarboner ». « Il n’y a pas de transition possible sans l’appui du secteur privé », explique-t-il, réitérant son souhait de « ne pas opposer entreprises et Etat car nous sommes dans le même navire ». Pour le ministre, au-delà d’un enjeu de santé publique, la lutte contre le changement climatique constitue un enjeu « existentiel », également pour les entreprises, « l’industrie étant sans doute parce qu’elle est plus soumise à des contraintes de prix », mais également à un certain « devoir de vigilance » et des « obligations de transparence ». Dans un contexte d’élections européennes, l’ancien maire d’Angers a également estimé que le meilleur moyen d’être efficace consiste à « agir au niveau européen », pour éviter des distorsions de concurrence et des clauses miroir.

A cet égard, le modèle de Total a de quoi poser question, ce que reconnaît bien volontiers le ministre, en se montrant toutefois quelque peu plus nuancé : « Le modèle économique que Total a exploité est une partie du problème et sa transition écologique doit être une partie de la solution », soutient Christophe Béchu, pour qui « l’enjeu est de savoir comment on accompagne les entreprises » dans leur transition. Sur une ligne de crête parfois extrêmement fine, il salue « le fait que Total a investi pour devenir producteur de biocarburants sur le territoire, avec la reconversion de deux de ses raffineries traditionnelles », mais surtout que l’entreprise constitue « le premier investisseur en France pour les énergies renouvelables », rappelant de la même manière qu’elle représente « le premier acteur en matière de bornes de recharge ultra-rapides ».

« On a l’impression qu’on tourne en rond »

Une position ambiguë, dont s’est agacé le président LR de la commission, Roger Karoutchi : « On bute constamment », déplore le sénateur des Hauts-de-Seine : « on dit TotalEnergies peut mieux faire, et aussitôt on nous dit, il faut les laisser exploiter parce qu’il y a de la demande, donc on a l’impression qu’on tourne en rond ». Une critique dont se défend Christophe Béchu, qui décrit la « complexité » de la situation : « Tout notre modèle économique a été basé depuis des décennies sur un modèle dans lequel les énergies fossiles ont permis non seulement d’apporter des réponses économiques, mais ont façonné une partie de l’aménagement du territoire », indique-t-il. En ancien bon élu local, il continue en expliquant que « la forme de nos villes nécessite que l’on continue à avoir des véhicules, et si vous n’avez pas les alternatives ou le réseau de recharge, qui vous permettent de passer à une alternative de manière crédible, on ne peut pas être sur du « y a qu’à, faut qu’on » ».

Le ministre a également été épinglé par le rapporteur de la commission et sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot, qui a dénoncé « une économie pétrolière tellement rentable aujourd’hui qu’intrinsèquement, elle n’a aucun intérêt à sortir du pétrole et du gaz ». S’il salue les mesures prises par le gouvernement pour stopper les crédits sur les projets en faveur de l’extraction d’énergies fossiles, il pointe cependant les contradictions de l’exécutif en la matière, expliquant que « l’Etat soutient toujours Total à l’international », faisant référence à certains projets extrêmement controversés, notamment au Mozambique, en Ouganda ou encore en Papouasie Nouvelle-Guinée. Du tac au tac, le ministre s’est fendu d’une petite pique à l’encontre de l’ex-candidat à la présidentielle, soutenant que « les deux derniers projets de Total soutenus l’ont été par des gouvernements de gauche ». « Depuis cette date, il n’y a pas eu le moindre soutien à l’exportation, [ni] la moindre garantie des projets », insiste-t-il. En outre, Christophe Béchu s’est déclaré « hostile » à une prise de participation de l’Etat à Total, se justifiant par le fait que « le prix de l’action nous conduirait à devoir mettre des crédits dans des actions qui seraient utiles ailleurs, en particulier pour aller développer et investir dans la transition écologique ». « Nous mettrions des crédits qui conduiraient de manière indirecte à ce que nous soyons au capital d’une société qui pour des raisons privées, capitalistes et d’actionnariat, décide dans certains endroits de faire à l’extérieur de nos frontières des choses que nous ne considérons plus possibles dans notre pays », se défend-il.

 Nous sommes importateurs d’énergie et nous sommes dépendants des énergies fossiles depuis le premier jour, par rapport à une ressource que nous n’avons jamais produite 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires

« Renforcer notre souveraineté énergétique »

Au contraire, l’ancien maire d’Angers a préféré mettre l’accent sur la nécessaire « souveraineté énergétique » de l’Hexagone, que « la transition écologique est l’occasion de renforcer ». « Nous sommes importateurs d’énergie et nous sommes dépendants des énergies fossiles depuis le premier jour, par rapport à une ressource que nous n’avons jamais produite », déplore-t-il. « La transition écologique est bonne pour notre souveraineté, bonne pour notre pays et pour notre pouvoir d’achat car elle nous permet de reprendre la maîtrise de notre destin », encourage-t-il. Face à ce constat, il rappelle que « notre responsabilité et notre cohérence, c’est de diminuer notre besoin de consommation en énergies fossiles », dans la mesure où « les gisements existants suffisent à répondre à la demande ».

« Les nouvelles explorations conduiront à une surproduction d’énergies fossiles avec un problème dans le problème : la recherche de ces nouveaux gisements vise à rendre plus compétitives ces énergies fossiles, et donc potentiellement en accroître la dépendance, puisqu’on baisse les coûts d’une partie de sa production », continue-t-il, souhaitant toutefois ne pas mettre toutes les énergies fossiles au même niveau : « Le pire c’est le charbon, ensuite c’est le pétrole, et le moins pire, c’est le gaz », synthétise Christophe Béchu, pour qui « la sortie du charbon est un impératif climatique autant qu’un enjeu de santé humaine ».

Reste que le président de la République a annoncé en septembre dernier, le recul à 2027 de la sortie du charbon, du fait d’un parc nucléaire insuffisant pour garantir l’indépendance énergétique de la France. Mais alors que l’on peut émettre de sérieux doutes sur la sortie du charbon de notre voisin allemand d’ici 2030, le ministre des Finances du pays ayant posé son veto, ces deux impératifs risquent de n’être que des vœux pieux. Les nuages de pollution ne s’arrêtent pas aux frontières, Tchernobyl nous en a offert une preuve éloquente.

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Du côté des LR, la somme convient : « 250 millions, c’est ce que je proposais », explique Laurent Duplomb, « mais il faut se poser les bonnes questions ». Pour le sénateur qui est aussi agriculteur, cet argent doit aller aussi à des initiatives incluant les agriculteurs, comme les fermes Dephy, qui cherchent à réduire l’usage de pesticides en développant des alternatives. Enfin, le nouveau plan Ecophyto contient une partie indemnisation, pour les riverains et les victimes de pesticides. « [Ce plan] prend les gens pour des imbéciles » La nouvelle mouture du plan est loin de satisfaire les écologistes et l’association de défense de l’environnement Générations Futures. Pour elle, l’abandon du NoDU, c’est « casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre ». « Le HRI1 est un indicateur trompeur puisqu’il affiche une baisse de 32 % entre 2011 et 2021 alors que le NoDU a, lui, augmenté de 3 % de l’usage des pesticides pendant la même période », explique-t-elle dans un communiqué du 3 mai. « [Ce plan] prend les gens pour des imbéciles en prétendant ne rien avoir changé à la politique de réduction des pesticides en France ! », peut-on y lire. Son porte-parole François Veillerette, regrette : « La France a longtemps été considérée à l’avant-garde des pays portant une ambition de réduction des pesticides. Avec cette nouvelle stratégie elle rejoint les pays qui mettent tout en œuvre pour que rien ne change, faisant régresser notre pays de 15 ans ! ». Daniel Salmon partage la même colère. « C’est un très mauvais plan », juge-t-il, « c’est un grand recul malgré l’enfumage du ministre. Les producteurs de phytosanitaires ont gagné la bataille contre l’opinion publique et les agriculteurs ». « Quand j’entends le ministre, j’ai l’impression que ce sont mes mots » Du côté droit de l’hémicycle, le plan est bien accueilli. « Enfin ! », se réjouit le sénateur Les Indépendants de la Haute-Garonne Pierre Médevielle, « il était temps d’harmoniser les politiques et de parler d’une seule voix en Europe, pour que nous soyons crédibles ». Sur les pesticides, l’élu se veut mesuré dans sa position : « On ne peut pas vider la trousse à pharmacie, mais il faut arriver à restaurer la confiance ». Il plaide pour une approche « prudente mais réaliste », à l’encontre d’une « écologie punitive ou d’une écologie idéaliste ». « Quand j’entends le ministre, j’ai l’impression que ce sont mes mots », se réjouit Laurent Duplomb. Pour autant, l’élu dit ne pas se faire d’illusions : « Je n’ai rien à enlever à ce qu’il a dit. 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