Le Senat, Paris.

Âge, parité, sortants : qui sont les candidats aux élections sénatoriales 2023 ?

Un peu plus de 1800 candidatures ont été déposées dans les préfectures pour les élections sénatoriales.
Guillaume Jacquot

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La campagne des sénatoriales du 24 septembre entre dans sa dernière ligne droite. Les prétendants à un mandat parlementaire avaient jusqu’au 8 septembre pour déposer en préfecture leur candidature ou leur liste. Pour rappel, 170 sièges sont à pourvoir dans les circonscriptions de la série 1, soit environ la moitié de l’hémicycle. Pour 80 % d’entre eux, le scrutin sera organisé à la proportionnelle. Restent 34 sièges où l’élection se déroule au scrutin majoritaire, dans les territoires les moins peuplés.

Le nombre de candidatures se maintient à un haut niveau cette année avec un total recensé de 1819, selon des chiffres quasi-définitifs. C’est toutefois moins que le record atteint en 2017, année du précédent renouvellement des sénateurs de la même série : 1996 candidatures ont été totalisées. Dans certains départements, le nombre de liste a fortement varié d’une élection à l’autre. Dans le département du Nord, par exemple, les grands électeurs devraient avoir le choix entre 16 listes dans deux semaines (contre 12 six ans auparavant).

Légère progression du nombre de femmes candidates

Autrement enseignement relatif aux candidatures connues pour le 24 septembre : la part des femmes sur la ligne de départ poursuit sa progression. Elles représentent 46,67 % de l’ensemble cette année, contre 45,54 % six ans auparavant, pour la même série. Cette hausse s’explique notamment par le fait que davantage de sièges sont remis en jeu à travers la proportionnelle (136 sénateurs, contre 130 il y a six ans), un mode de scrutin qui implique de présenter alternativement un candidat de chaque sexe dans les listes. On ne compte néanmoins que 26,2 % des listes ayant une femme comme tête de liste. Dans les 18 départements concernés par un scrutin majoritaire (34 parlementaires à élire), les candidates sont également loin d’être majoritaires puisqu’elles sont 34 % à être en position de titulaires (contre 66 % de suppléantes).

En termes d’âge, la moyenne d’âge de l’ensemble des candidats atteint 54 ans et 9 mois, un chiffre plus bas que la moyenne actuelle de l’hémicycle, de 60 ans et deux mois, et presque stable par rapport à ce qui avait été mesuré pour les sénatoriales de 2017 (54 ans et un mois). Un tiers de l’ensemble des candidats a même moins de 50 ans. L’âge moyen des candidats aux sénatoriales est plus élevé que pour leurs homologues des législatives de 2022 (49 ans). Une explication simple tient au fait qu’il faut avoir au minimum 24 ans pour pouvoir se présenter aux élections sénatoriales, contre 18 ans pour les autres élections. La benjamine de ces élections, Morgane Rengard (La France insoumise) est d’ailleurs âgée de 24 ans et un mois. Jean-Marie Vanlerenberghe (MoDem), à plus de 84 ans, est le doyen du scrutin.

70 % des sénateurs renouvelables se représentent

Comme nous l’indiquions déjà il y a deux mois, le nombre de sénateurs qui ont choisi de ne pas être candidats à leur succession est assez important. Les sortants sont 70 % à se représenter cette année, et 30% font le choix d’arrêter. Le chiffre peut paraître élevé, d’autant que de nombreuses personnalités raccrochent, mais ce n’est pas du tout un record. En 2017, ils étaient 41,50 % à ne pas se représenter. Il faut tout de même rappeler que le contexte était particulier puisque les parlementaires ont dû faire un choix entre leur mandat national et un mandat d’exécutif local, quelques jours avant l’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul.

Outre les 119 sénateurs à solliciter une nouvelle fois la confiance des électeurs le 24 septembre, d’autres parlementaires sont aussi engagés dans la course. On compte six députés, dont un seul est tête de liste (Ugo Bernalicis, la France Insoumise, dans le Nord) et un seul candidat dans un scrutin majoritaire (Patrice Perrot, majorité présidentielle, dans la Nièvre).

Sept députés européens sont engagés aussi dans la campagne, mais seuls deux sont quasiment assurés d’être élus : Agnès Evren (LR) et l’écologiste Yannick Jadot à Paris. Dans le Puy-de-Dôme, les chances de succès pour Brice Hortefeux (LR), en dernière position de sa liste, sont minces. À noter également la présence d’une ministre : Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, va représenter la majorité présidentielle en Nouvelle-Calédonie.

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