Budget 2025 : le Sénat vote la suppression du Haut-commissariat au Plan

Les sénateurs ont décidé de mettre fin aux moyens du Haut-commissariat au Plan, dans le budget 2025, ce 22 janvier. Cette instance était incarnée par François Bayrou, depuis sa création en septembre 2020.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« Je pense que ça va vous faire plaisir ! » En proposant en séance la fin du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la sénatrice centriste Nathalie Goulet savait sur quel bouton symbolique elle appuyait ce 22 janvier. Face à l’hémicycle se tenait le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, issu du MoDem de François Bayrou. Depuis la création Haut-Commissariat au Plan en septembre 2020, l’actuel Premier ministre en était l’incarnation.

Sceptique sur la plus-value de l’organisation, la commission des finances a provoqué en séance la suppression du budget de cette instance prospective, dotée de 1,9 million d’euros. « Le Haut-commissaire a aujourd’hui d’autres fonctions, et le Haut-Commissariat est un peu à la dérive car il n’y a plus de pilote dans l’avion du tout », a développé Nathalie Goulet.

Dans un rapport de contrôle budgétaire de septembre 2024, le sénateur Christopher Szczurek (RN) avait épinglé l’apport « très mitigé » de cette instance, à la « navigation sans boussole », dont les attributions mordent sur d’autres organismes plus anciens, France Stratégie en tête.

Le gouvernement voulait réduire un quart du budget dédié au Haut-commissariat au Plan

En outre, le rapporteur RN estimait que l’organisation et la « dimension personnelle » de son incarnation étaient « peu compatibles » avec les missions de cet organe. Déjà le groupe écologiste avait critiqué le HCP en le qualifiant de « coquille vide », en convoquant un débat sur la question il y a moins d’un an.

En octobre, Michel Barnier avait pour projet de fusionner France Stratégie avec le Haut-Commissariat au plan. C’est pour cette raison que le gouvernement avait inscrit 0,5 million d’euros de moins dans le budget 2025 cet automne. « Ordonner la suppression pure et simple du budget de 1,9 million d’euros irait à l’encontre des investissements possibles et du financement de toutes ces synergies », a averti le ministre Patrick Mignola.

135 personnes (équivalents temps plein) travaillaient à France Stratégie à la fin 2023, et un budget de 23,1 millions d’euros était dédié l’an dernier à cette structure. Le HCP n’en compte que 14. François Bayrou ne percevait toutefois aucune rémunération ou indemnité liée à cette fonction, il l’exerçait à titre bénévole.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Des ministres éphémères, des périodes d’affaires courantes qui s’empilent : l’année politique de tous les records
5min

Institutions

Valse des ministres, affaires courantes : les chiffres fous d’une année politique record

Alors que tous les regards sont tournés vers l’Élysée, dans l’attente de la désignation d’un nouveau Premier ministre, les statistiques de l’instabilité gouvernementale depuis l’été 2024 donnent le tournis. Un exemple : depuis les législatives, la France a presque vécu un trimestre entier sous le régime de l’expédition des affaires courantes.

Le

Bruno Le Maire veut engager 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour 2024
3min

Institutions

Nouveau gouvernement : douze ministres démissionnaires reconduits, Bruno Le Maire revient comme ministre des Armées

L’équipe gouvernementale autour de Sébastien Lecornu a été dévoilée ce dimanche soir. Dix-huit nominations, la plupart des ministres démissionnaires ont été reconduits. Au premier rang desquels le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, garde des Sceaux ou encore Rachida Dati à la Culture. Roland Lescure est nommé au ministère de l’Economie.

Le

11min

Institutions

De l’affaire Urba à la condamnation de Nicolas Sarkozy, les magistrats à l’épreuve des attaques politiques

Les magistrats et l'institution judiciaire essuient attaques verbales et menaces depuis la condamnation de Nicolas Sarkozy. Elles ne sont pas nouvelles et les frictions avec le monde judiciaire se sont multipliées depuis une trentaine d’années et les premières grandes enquêtes politico-financières. Si elles visent la plupart du temps à délégitimer l'autorité judiciaire, ces attaques ont pris une nouvelle dimension depuis quelques années. Retour sur quatre affaires emblématiques.

Le