Congrès des régions : Carole Delga et Gérard Larcher réclament une vraie « liberté d’action » pour les collectivités

À l'occasion du congrès des régions de France, la présidente de la région Occitanie et le président du Sénat ont pris la parole pour dénoncer la verticalité de l’Etat. Ils réclament une meilleure mise en œuvre de la décentralisation, à travers, notamment, une refonte des systèmes de financement
Romain David

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Les lignes politiques ont semblé s’estomper ce vendredi lors du 19e congrès des Régions, à Saint-Malo. S’exprimant à tour de rôle devant la Première ministre Élisabeth Borne, Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie et Gérard Larcher, le président LR du Sénat, ont tous deux interpellé le gouvernement pour une décentralisation effective et une plus grande marge d’autonomie des collectivités.

« L’appel de Saint-Malo »

 

« Madame la Première ministre, je vous lance un défi, poussée par le souffle breton ! », a lancé Carole Delga, dans ce qu’elle a elle-même qualifié « d’appel de Saint-Malo ». « Et si vous nous faisiez confiance ? Et si nous formions un vrai tandem, Etat-régions, pour atteindre nos objectifs communs : la planification écologique ; la souveraineté de notre pays, industrielle, énergétique, alimentaire sanitaire ; la réduction des inégalités par un savoir accessible à tous et un travail de valeur ? ».

L’ancienne secrétaire d’Etat chargée du Commerce a fustigé la mainmise de l’Etat sur les politiques locales : « Rien ne nous est plus difficile que de constater que notre action est entravée, notre pouvoir d’agir restreint, les libertés locales sont souvent corsetées, paralysées ».

Une plus grande marge de manœuvre

Quelques minutes plus tard, Gérard Larcher lui a embrayé le pas, insistant pour sa part sur la nécessité de « redonner de la liberté d’action contre l’inflation normative qui nous assomme ». « Je suis convaincu que l’impulsion peut et doit venir des territoires, dans une logique ascendante, plutôt que dans une verticalité descendante, ce qui n’exclut pas le nécessaire dialogue entre l’Etat et les collectivités ».

Le sénateur, réélu dimanche dernier dans son fief des Yvelines, en a profité pour faire valoir les conclusions du groupe de travail sur la décentralisation mis en place par la Chambre haute, et qu’il a lui-même piloté, dans l’attente d’un nouveau texte sur la décentralisation, plusieurs fois annoncé par Emmanuel Macron. « Nous souhaitons aussi renforcer l’agilité locale à la main des élus locaux en facilitant les expérimentations locales et la différenciation territoriale », a-t-il expliqué.

Un système de financement caduc ?

Avant d’aborder le sujet hautement inflammable du financement des collectivités. « Nous proposons d’instaurer une véritable autonomie fiscale et financière des collectivités, avec un panier de recettes claires », a-t-il défendu, estimant que le budget 2024 continuait, sur ce point, « à maintenir sous perfusion un système à bout de souffle ».

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