Élisabeth Borne promet des « mesures nouvelles » pour protéger les élus, après la démission de maire de Saint-Brevin

Interpellée au Sénat lors des questions d’actualité, la Première ministre a précisé que le gouvernement irait « plus loin » dans le renforcement des sanctions pénales contre les violences envers les élus.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’audition, dans la matinée, du maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, a chauffé à blanc les sénateurs de la commission des lois. L’un de ses membres, le sénateur Patrick Kanner, président du groupe socialiste, a demandé au gouvernement quelle serait sa réaction, une semaine après le départ de cet élu local. Son domicile avait été incendié en mars, dans le contexte du déplacement d’un centre de demandeurs d’asile. Pour le sénateur du Nord, « l’audition émouvante » s’est « transformée en réquisitoire contre les services de l’État, tant ont été révélées de graves défaillances ». « C’est un échec, Madame la Première ministre, pour ne pas dire un désastre dont il faut tirer toutes les conséquences dès aujourd’hui. »

Élisabeth Borne, qui recevra le maire de Loire-Atlantique dans l’après-midi aux côtés de l’Association des maires de France, a une nouvelle fois condamné des « actes inadmissibles » et exprimé son soutien à l’édile démissionnaire. « Derrière chaque élu agressé, c’est la République qui est visée », a fait savoir la cheffe du gouvernement.

« Renforcer le lien entre les maires et la justice »

Assurant les élus locaux de l’engagement du gouvernement et des forces de l’ordre, la Première ministre s’est dite prête à travailler avec les parlementaires pour « aller plus loin » dans le renforcement des sanctions pénales. Dominique Faure, ministre en charge des collectivités locales, aura l’occasion d’annoncer de « nouvelles mesures », préparées ces derniers mois. Selon Élisabeth Borne, il s’agit notamment de « renforcer le lien entre les maires et la justice, mieux prévenir les violences et accompagner davantage les élus ».

« Les élus de la République ne demandent pas de compassion, ils demandent de l’action », a rappelé Patrick Kanner en guise de réplique. Le sénateur n’a cependant pas obtenu de réponse sur son constat de résurgence des violences de l’extrême droite. « On ne peut mettre sur un pied d’égalité l’extrême droite et d’autres formes de contestation », avait-il dénoncé en introduction. Le 11 mai, au lendemain de la démission du maire, la Première ministre avait affirmé que « l’extrémisme » valait « des deux côtés », provoquant de vives réactions à gauche.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Paris: Macron and Attal during a ceremony at the Mont-Valerien memorial
7min

Institutions

Défense et affaires étrangères : « Le Président de la République reste en situation dominante », selon des constitutionnalistes

Auditionnés au Sénat ce mercredi dans le cadre de la Commission des affaires étrangères, constitutionnalistes et hauts fonctionnaires ont été interrogés sur les relations entre les deux têtes de l’exécutif sur les questions de défense nationale et d’affaires étrangères, en particulier en temps de cohabitation. De manière unanime, ils estiment que le Président de la République garde toujours « le dernier mot » par rapport à son Premier ministre, même en cas de désaccord politique avec ce dernier.

Le

Visioconference ˆ l’Elysee
9min

Institutions

Législatives : Emmanuel Macron peut-il sécuriser les réformes déjà votées ?

De nombreux textes de loi adoptés par le Parlement n’ont pas encore été exécutés faute de décrets d’application. Le gouvernement pourrait accélérer sur leur publication au Journal officiel dans les prochains jours, afin de sécuriser certaines réformes clés en cas d’alternance. Car même si le nouveau gouvernement, quel qu’il soit, a l’obligation d’exécuter les textes déjà votés, il dispose aussi d’une certaine marge de manœuvre sur leurs modalités d’application.

Le

La sélection de la rédaction

Élisabeth Borne promet des « mesures nouvelles » pour protéger les élus, après la démission de maire de Saint-Brevin
5min

Politique

Maire de Saint-Brévin : « Le préfet a menti effrontément », dénonce Yannick Morez

Harcelé pendant des mois par un collectif d’extrême droite opposée à l’installation d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile, le maire démissionnaire de Saint-Brévin-les-Pins, Yannick Morez a livré un témoignage accablant devant la commission des lois du Sénat. Il a méthodiquement détaillé l’absence de soutien de l’Etat et accuse le préfet de Loire-Atlantique de mensonge.

Le

Élisabeth Borne promet des « mesures nouvelles » pour protéger les élus, après la démission de maire de Saint-Brevin
9min

Politique

Saint-Brévin : le témoignage accablant du maire, Yannick Morez

Pendant 2 heures, Yannick Morez a livré un récit édifiant devant la commission des lois du Sénat. Harcelé pendant des mois par un collectif d’extrême droite opposé à l’installation d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile, le maire démissionnaire de Saint-Brévin-les-Pins a méthodiquement détaillé l’absence de soutien des différents services de l’Etat. Choqués les sénateurs vont poursuivre leurs auditions.

Le

Saint-Brevin
7min

Institutions

Démission du maire de Saint-Brevin : colère et appels à la fermeté au Sénat

La démission du maire Yannick Morez, victime d’un incendie criminel, provoque de vives réactions parmi les sénateurs. Beaucoup mettent en cause l’absence de réaction de la part de l’État et appellent à une réponse pénale plus sévère vis-à-vis des auteurs de violences. Depuis plusieurs années, la haute assemblée ne cesse d’alerter sur ce phénomène.

Le