La sénatrice Annick Girardin déclarée inéligible par le Conseil de constitutionnel

La sénatrice Annick Girardin déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel

L’ancienne ministre des Outre-mer, élue au Sénat en 2023, va être déchue de son mandat de sénatrice de Saint-Pierre-et-Miquelon. Saisi par la Commission nationale des comptes de campagne, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision ce 13 septembre.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Les Sages ont rendu leur décision au sujet du contentieux visant le compte de campagne d’Annick Girardin, élue sénatrice en septembre 2023 dans la circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon. Dans une décision rendue ce 13 septembre 2024, le Conseil constitutionnel déclare la parlementaire inéligible pour une durée d’un an. Elle est « déclarée démissionnaire d’office de son mandat ». Élue sous l’étiquette Cap sur l’Avenir, elle siège au sein du groupe RDSE (Rassemblement démocratique social et européen).

Son compte de campagne avait été rejeté par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Celle-ci avait alors saisi le Conseil constitutionnel le 26 février dernier.

Le rejet a été prononcé au motif que le compte n’était « pas accompagné des relevés bancaires attestant des opérations réalisées par son mandataire financier », et surtout, que la sénatrice élue « ne justifiait pas que le mandataire financier ait accompli toutes les diligences nécessaires aux fins d’obtenir l’ouverture d’un tel compte », rappelle le Conseil constitutionnel.

Aucune dépense engagée, et aucune recette perçue, invoquait la sénatrice

Annick Girardin a invoqué la « particularité du scrutin sénatorial à Saint-Pierre-et-Miquelon », peut-on également lire dans le document. Son mandataire financier a procédé à l’ouverture du compte le 21 mars 2024 (soit après la décision de la Commission nationale des comptes de campagne). L’ancienne ministre des Outre-mer a fait valoir qu’elle « qu’elle n’a engagé aucune dépense ni perçu aucune recette ». Mais ces circonstances sont « sont sans incidence sur l’appréciation du manquement à l’obligation » relative au compte de campagne, a tranché le Conseil constitutionnel. Pour rappel, le corps électoral pour les élections sénatoriales dans cet archipel d’Amérique du Nord se limite à 39 personnes.

Dans cette circonscription, le scrutin majoritaire uninominal à deux tours s’applique, la démission d’office de la sénatrice aura donc pour effet la vacance du siège. Une élection partielle devrait donc être organisée. Ses deux adversaires ont également été épinglés par la Commission nationale des comptes de campagne, rappellent nos confrères de la Première. Le Conseil constitutionnel va se prononcer également.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Un apport jugé « très mitigé » : un rapport du Sénat plaide pour une refonte du Haut-commissariat au Plan
6min

Institutions

Un apport jugé « très mitigé » : un rapport du Sénat plaide pour une refonte du Haut-commissariat au Plan

Dans un rapport de contrôle budgétaire, le sénateur Christopher Szczurek (RN) appelle à clarifier la répartition des compétences entre les différents organes chargés de la prospective et de la planification en France. Il juge l’organisation et la « dimension personnelle » du Haut-commissariat au Plan, incarné par François Bayrou, « peu compatibles » avec les missions de cette instance.

Le

French National Assembly, Paris, February 2023
10min

Institutions

50 nuances de proportionnelle : les écueils du chantier électoral que pourrait lancer Michel Barnier

La mise en place d’un scrutin proportionnel pour les législatives fait partie des pistes de réforme envisagées par le nouveau Premier ministre Michel Barnier. Si de nombreuses formations politiques réclament sa mise en place, les modalités d’application font débat car ce mode de scrutin, réputé plus juste à l’égard des petits partis, présente aussi un risque d’instabilité parlementaire.

Le