Buste de Marianne
Buste de Marianne. Crédits : FRANCOIS GREUEZ/SIPA

Municipales : la parité au sein des conseils municipaux progresse

La place des femmes dans les conseils municipaux, y compris au poste de maire, est en augmentation depuis les dernières municipales, selon une étude de la Caisse des dépôts. Si les disparités restent marquées en fonction du territoire et du type de mandat, un nouveau texte de loi sur la parité dans les communes de moins de 1 000 habitants pourrait bousculer la donne aux prochaines municipales.
Romain David

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En avril 2021, la France comptait 505 700 élus municipaux, dont 41,5 % de femmes. Un chiffre qui a progressé de 2,3 points entre 2014 et les dernières élections municipales, selon une étude de la Caisse des dépôts publiée ce mardi 16 septembre. Mais à y regarder de plus près, cette féminisation de l’échelon communal accuse de fortes disparités en fonction du poste occupé. Les femmes ne sont que 17,5% à occuper un fauteuil de maire, même si ce chiffre a augmenté de plus de 2 points depuis 2014. Elles sont 36,4% à être adjointes, mais 40,9% à siéger en tant que conseillères municipales indemnisées et 45,8% comme conseillères non indemnisées.

Sans surprise, la présence des femmes parmi les élus est plus forte là où la parité est obligatoire. Ainsi, elles représentent 48,4 % des élus dans les communes de plus de 1 000 habitants, alors que leur proportion est de 37,6 % dans les communes plus petites (moins de 1 000 habitants), qui n’étaient pas concerné par l’obligation de liste paritaire en 2020.

Disparités territoriales

Il existe également de fortes variations géographiques. « Les départements franciliens ainsi que les Bouches-du-Rhône et le Rhône, incluant les trois plus grandes agglomérations françaises, présentent une part de femmes parmi les élus comprise entre 46 % et 51 % » lit-on dans cette étude pilotée par la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts.

La proportion de femmes élus dans les conseils municipaux reste importante (plus de 44%) dans deux autres aires géographiques : l’une qui va du nord de la Nouvelle Aquitaine à la Bretagne, en passant par les Pays de la Loire, l’autre qui englobe les départements du pourtour méditerranéen et de la vallée du Rhône. En revanche, elles sont moins représentées (moins de 39%), dans la plupart des départements de l’est de la Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est.

Une nouvelle génération

Cette augmentation globale de la parité dans les conseils municipaux s’explique notamment du fait que les femmes ont été plus nombreuses parmi les nouveaux élus en 2020 que parmi les élus non reconduits. Elles profitent aussi d’un phénomène de remplacement progressif des générations, ce qui explique que cette augmentation se concentre essentiellement chez les moins de 55 ans. Les femmes de moins de 45 ans sont d’ailleurs les plus fortement représentés dans l’ensemble des différents mandats municipaux.

« Les femmes élues dans les conseils municipaux sont dans l’ensemble plus jeunes que leurs homologues masculins, notamment parce que l’engagement dans les conseils municipaux semble connaître un regain chez les hommes au moment du départ à la retraite, alors que rien de tel ne s’observe chez les femmes », indique l’étude. Ce document montre en revanche que les femmes élues « ont une plus faible probabilité que les hommes d’être reconduites sur leur mandat », mais aussi qu’elles s’engagent moins longtemps.

La loi élargit l’obligation de parité

Cette sociologie des élus communaux risque d’être profondément bousculée par la loi sur « la parité dans les fonctions électives et exécutives du bloc communal », portée par la député MoDem Élodie Jacquier-Laforge, et définitivement adoptée par le Parlement le 7 avril. Ce texte, qui entrera en vigueur lors des prochaines municipales, étend aux communes de moins de 1 000 habitants les scrutins de liste paritaire. Il supprime du même coup le scrutin plurinominal avec panachage, c’est-à-dire la possibilité de rayer certains noms sur les listes et de les remplacer par d’autres.

Cette mesure a soulevé d’âpres débats au Sénat, la « chambre des territoires », où une partie de la majorité de droite et du centre redoute de voir certaines municipalités échouer à constituer leurs listes, par manque de candidats et de candidates. Pour pallier ces difficultés, les communes de moins de 1 000 habitants auront néanmoins la possibilité de présenter des listes incomplètes.

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