Nouvelle-Calédonie : « Il faut retirer le projet de loi constitutionnelle et ne pas convoquer le Congrès », appelle Jérôme Durain

Invité de l’émission Parlement Hebdo, le sénateur socialiste, vice-président de la commission des lois du Sénat, dénonce « l’entêtement » de l’exécutif sur le dossier du dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Il parle de « passage en force ».
Rédaction Public Sénat

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« Nous sommes arrivés à une situation de guerre civile qui est extrêmement préoccupante ». Le sénateur Jérôme Durain (PS) a suivi avec effroi la flambée de violences en Nouvelle-Calédonie, en parallèle de l’adoption du projet de loi constitutionnelle pour élargir le corps électoral, à l’Assemblée nationale. « On ne sortira pas par l’imposition d’un texte voté à Paris de cette situation et c’est le dialogue seul qui permettra de revenir au calme », réagit le sénateur, invité ce 17 mai de l’émission Parlement Hebdo sur Public Sénat et LCP-AN.

Pour le parlementaire de la Saône-et-Loire, l’exécutif a commis une série d’impairs dans ce dossier hautement sensible. « On aurait dû d’abord tomber d’accord sur la méthode, et là, on a voulu passer en force, il y a eu une forme d’entêtement », considère le socialiste qui appelle avec ses collègues de sa famille politique « à retirer le texte » et « à ne pas convoquer le Congrès ».

« Il faut qu’on ait une autorité de la République, en son plus haut niveau qui reprenne le dialogue »

Autre problème : les acteurs calédoniens n’ont pas été suffisamment « considérés » à ses yeux. « Il faut que l’État, au sommet de sa hiérarchie, montre que ce sujet est prioritaire et qu’on a un dialogue qui vient du plus haut de la République. Ce n’est pas le sentiment que le gouvernement a renvoyé, c’est ce qui a provoqué l’embrasement […] Un responsable du gouvernement n’est même pas capable d’aller sur place, quel message on envoie », ajoute-t-il. Le sénateur fait ici référence à la visioconférence qu’Emmanuel Macron avait proposé aux élus calédoniens, et qui n’a pu se tenir. « Il faut qu’on ait une autorité de la République, en son plus haut niveau qui reprenne le dialogue, qui reprenne les choses en main. »

Aujourd’hui, Jérôme Durain dit faire « confiance » au groupe de contact sénatorial, ainsi qu’aux autres représentants parlementaires pour faire redescendre la température. À très court terme, l’enjeu est au retour à l’ordre public. Deux jours après l’instauration de l’état d’urgence dans l’archipel, le sénateur ignore s’il faudra soutenir une éventuelle prorogation de ce régime d’exception. Au-delà de douze jours, le Parlement devra être saisi. « On n’en est pas là, c’est une possibilité. On se posera la question en fonction de la situation sur le terrain. »

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