Il y a encore quelques jours, le gouvernement laissait entendre que les débats autour de la proportionnelle pourraient s’engager dès septembre à l’Assemblée nationale. Matignon veut désormais attendre de passer la phase à risque du budget, la réforme du mode de scrutin étant un sujet de clivage au sein de sa coalition. La droite par exemple y est très opposée.
« Il y a une majorité pour la proportionnelle à l’Assemblée nationale », mais « au sein du socle commun il y a des sensibilités différentes », a expliqué le Premier ministre ce 29 juin, au cours du Grand Jury, en direct sur RTL, Public Sénat et Le Figaro. Et d’ajouter : « Comme on va avoir les discussions budgétaires, il est nécessaire de ne pas diviser ». « Je présenterai ce texte après que nous aurons eu le travail budgétaire », a-t-il annoncé. C’est à dire soit « à la fin de cette année », selon ses mots, soit en début d’année 2026.
« Le scrutin majoritaire donne cette habitude qu’il faut toujours être les uns contre les autres »
Relancé sur ce changement de calendrier, le chef du gouvernement a rétorqué que le « mot recul » n’appartenait « pas à [son] vocabulaire » et qu’il avait « assez confiance » dans ses « capacités pédagogiques » pour convaincre de l’utilité de réformer le mode de scrutin aux législatives.
Le Premier ministre a notamment évoqué la tension à l’Assemblée nationale lors de la niche parlementaire du groupe UDR d’Eric Ciotti, le 26 mai. « C’était effrayant de violences, d’injures, d’accusations, de mises en cause. Le scrutin majoritaire donne cette habitude qu’il faut toujours être les uns contre les autres, jamais dans un rapport de pluralisme, jamais dans un rapport de coopération, jamais dans un rapport de consensus, mais que pour être entendu par l’opinion, il faut être violemment contre. »