Le cortège de Kennedy avant sa mort

60 ans après la mort de Kennedy, quand la violence s’invite dans l’Histoire politique américaine

Samedi 13 juillet, Donald Trump, ancien président et candidat républicain à un deuxième mandat à la Maison Blanche est touché par un tir à l’oreille lors d’un meeting… Le tireur est abattu sur le champ et Trump sain et sauf. Mais cette tentative d’assassinat nous rappelle que de nombreux précédents existent dans l’Histoire américaine et qu’il y a presque 60 ans, un président en exercice mourait sous les balles d’un tireur isolé. C’était à Dallas, le président Kennedy achève alors un déplacement de deux jours au Texas. La foule est massée sur les douze kilomètres qu’emprunte le cortège. Parmi eux, des anonymes assistent médusés à l’assassinat. Ce sont eux que le réalisateur Patrick Jeudy met dans la lumière dans son documentaire « Dallas, une journée particulière » diffusé cet été sur Public Sénat.
Marie Lebon

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

22 novembre 1963, John F. Kennedy traverse, en cortège, à vitesse réduite, le centre-ville de Dallas au Texas dans une Lincoln décapotable.
Aux côtés de son épouse, Jackie, il salue la foule présente en masse pour acclamer le 35e Président des États-Unis venu ici débuter sa campagne pour sa réélection l’année suivante.
Il fait chaud, l’atmosphère est lourde, mais le chef de la sécurité, Roy Kellerman apprécie la présence des photographes et des badauds, ils forment un rempart autour du Président contre un éventuel agresseur. « On n’est jamais à l’abri d’un geste de déséquilibré » assure, Patrick Jeudy, le documentariste.

12h30, une première détonation retentit, Kennedy est touché à la gorge mais personne ne semble se rendre compte de ce qui vient de se passer. Deuxième détonation quelques secondes plus tard, c’est le gouverneur John Connally, assis dans la voiture de tête, qui est atteint à la poitrine. Enfin, un nouveau coup de feu touche le Président à la tête, une partie de son crâne est emportée. C’est la stupeur, la voiture accélère enfin pour arriver six minutes plus tard à l’hôpital Parkland… Mais les médecins ne pourront rien faire pour sauver Kennedy. Quand deux prêtres sortent de la salle des urgences, le message est clair, le président est mort ! Il est à peine plus de 13h ce vendredi 22 novembre 1963.

Comment les Américains présents à Dallas ont-ils perçu ce drame ? Qu’ont-ils compris en assistant en direct à l’assassinat de John F. Kennedy par Lee Harvey Oswald ? Comment ce crime est-il venu troubler ce moment de liesse pour de nombreuses personnes venues en famille à l’image de Cheryl, une jeune journaliste qui s’exclame en voyant passer le couple présidentiel quelques secondes avant le drame : « Mon Dieu, comme ils ont l’air heureux » ?

Chaque témoin a écrit son récit de l’assassinat, chacun a reconstruit sa vérité avec une partie de ses propres souvenirs mais aussi grâce aux films et aux photos prises par ces anonymes sur le bord de la route.

Le polaroid de Mary Ann Moorman, le film amateur d’Abraham Zapruder, éléments de l’Histoire

Dans cette foule, Jean Hill et Mary Ann Moorman sont venues prendre des photos du défilé. Le fiancé de l’une d’entre elles, Billy Martin est l’un des motards qui suit le Président. A moins de trois mètres de la voiture, elles immortalisent ce moment sur Polaroid…. Jean Hill se souvient, « quand il est passé devant nous, j’avais peur qu’il nous tourne le dos, alors nous l’avons interpellé pour lui dire : ‘Nous voulons vous prendre en photo’. Et au moment où il a levé la tête, le coup de feu a retenti et il s’est écroulé ». C’est à cet instant précis que son amie Mary prend une photo sur laquelle elles découvrent stupéfaites Kennedy s’écrouler sur Jackie.
Une photo historique mais les enquêteurs ne prendront pas en compte le témoignage des deux jeunes femmes et le polaroid ne sera pas versé au dossier.

Polaroid pris le jour de la mort de Kennedy
Crédits photo : "Dallas, une journée particulière" de Patrick Jeudy

Au même moment, Abraham Zapruder fabricant de vêtements pour dames de Dallas, debout sur un muret, déclenche la caméra qu’il vient de s’offrir. Il filme le cortège pendant seulement quelques secondes avant de couper sa caméra lors de la dernière détonation et s’écrit : « Ils l’ont tué ! »

Vidéo prise le jour de la mort de Kennedy
Crédits photo : "Dallas, une journée particulière" de Patrick Jeudy

Traumatisé par la scène à laquelle il vient d’assister, il pense d’abord à détruire son film. Finalement, les 26 secondes d’images seront achetées plus de 150 000 dollars par le journal « Life » et son film deviendra une pièce maitresse de l’enquête du FBI avec ses 486 photogrammes. Deux d’entre eux, ceux montrant la balle touchant la tête du Président, disparaitront.

Retrouvez le documentaire « Dallas, une journée particulière » en replay sur notre site internet ici.

Dans la même thématique

Paris: 19th Summit of The Francophonie Press Conference
8min

International

Propos de Macron sur l'arrêt des ventes d’armes à Israël : la droite déplore le timing, la gauche salue la responsabilité du Président

Au moment des commémorations en hommage aux victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre, Emmanuel Macron a braqué le Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahou, en appelant à stopper les livraisons d’armes utilisées par Israël à Gaza. Un appel dont la temporalité a crispé la majorité relative Ensemble/LR mais qui est plutôt accueilli favorablement par les parlementaires de gauche

Le

60 ans après la mort de Kennedy, quand la violence s’invite dans l’Histoire politique américaine
5min

International

Déclaration d’Emmanuel Macron sur l’arrêt de livraisons d’armes à Israël : « C’est profondément maladroit », affirme Éric Danon

Ce lundi, Éric Danon, ancien ambassadeur de France en Israël, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Un an après le massacre du 7 octobre, il est revenu sur la situation actuelle au Proche-Orient et a livré son analyse sur l’éventualité d’un cessez-le-feu ainsi que sur les différentes déclarations d’Emmanuel Macron sur la livraison d’armes à Israël.

Le