Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Afrique : “Les dictatures utilisent l’argent de la coopération pour se maintenir au pouvoir”, estime cette eurodéputée belge
Par Marie Bremeau
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En juillet et en août dernier, les présidents du Niger et du Gabon ont été renversés. Et depuis 2020, plusieurs pays du Sahel, déstabilisés par l’insurrection djihadiste dans la région, ont connu des putschs miliaires. C’est le cas au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. « Nous sommes dans un contexte où on court après les faits. La situation en Afrique de l’ouest, dans la région du Sahel, est géopolitique. Ce n’est pas seulement la région qui perd, c’est aussi l’Union européenne qui perd en termes d’influence dans un monde multilatéral, où la Russie est en train du gagner du terrain, et la Chine aussi », constate avec une certaine amertume l’eurodéputée belge Assita Kanko (Conservateurs et réformistes).
« Avoir en face de nous des Etats africains adeptes de la démocratie »
Des coups d’Etat qui se multiplient et qui exacerbent le sentiment anti-européen, et plus particulièrement anti-français dans la région. Mais pour l’eurodéputé français, Max Orville, pas question de se renier pour garder en influence, il plaide pour une Europe forte, qui assume ses valeurs démocrates et humanistes en ne parlant qu’avec les « gouvernements légitimes » du continent. « Il s’agit d’avoir en face de nous des Etats africains adeptes de la démocratie, qu’ils vont promouvoir. Il faut un véritable partenariat avec les pays africains. Ces coups d’état, ce sont toujours les militaires qui s’emparent du pouvoir et qui ne le rendent pas naturellement aux autorités civiles.»
« Pourquoi un dictateur peut tenir aussi longtemps? »
Pour Assita Kanko, il y a urgence à définir une nouvelle approche globale stratégique. « J’ai grandi au Burkina Faso, j’ai vu des gens danser dans la rue quand j’avais 7 ans, en 1987, quand a eu lieu le premier coup d’Etat que j’ai vu. Et il y a eu toute une série de coups d’Etat après. C’est le seul moyen pour une population pour changer de président et c’est quand même un drame ! Pourquoi un dictateur peut tenir aussi longtemps ? Ils utilisent beaucoup l’argent de la coopération pour leur dictature. Donc il faut qu’on revoit la manière dont on travaille avec l’Afrique. »
UE, premier donateur en Afrique
Les sept dernières années, l’Union européenne était le premier donateur sur le continent africain avec le Fonds européen de développement doté d’un budget de 30,5 milliards d’euros. De l’argent qu’il faut mieux flécher et investir, rabâche sans cesse l’élue belge. « Ce que l’Europe a toujours fait, on constate bien que cela n’a pas fonctionné depuis plus de 40 ans. Alors pourquoi continuer ? Pourquoi on ne dit pas qu’on a commis des erreurs et pourquoi on continue à signer des chèques en blanc ? »