Algérie : la « détention sans fondement » de l’écrivain Boualem Sansal est « tout simplement inacceptable », dénonce le ministre Benjamin Haddad

Le ministre délégué chargé de l’Europe assure que le gouvernement est « pleinement mobilisé » après l’arrestation à Alger mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Guillaume Jacquot

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« On s’attaque à un homme qui symbolise dans ce pays la défense des droits de l’homme et de la femme. C’est la liberté d’expression et la culture qu’on emprisonne », condamne le sénateur Stéphane Demilly. Le parlementaire centriste de la Somme intervient ce 27 novembre lors des questions au gouvernement pour dénoncer le sort réservé à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Arrêté puis incarcéré le 16 novembre en Algérie, l’homme de lettres est notamment accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat ». Ses récentes déclarations au média Frontières sont probablement en cause. Il affirmait que le territoire du Maroc aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.

En détention provisoire, en attente de son procès, il risque la peine maximale, c’est-à-dire la peine de mort prévue par la loi algérienne, peine qui devrait être commuée en réclusion criminelle à perpétuité. « Que lui reproche-t-on ? Probablement de ne jamais avoir trahi sa liberté de penser, sa liberté de dire et notamment ses critiques vis-à-vis du pouvoir et vis-à-vis de l’islamisme qui gangrène la société […] C’est la liberté d’expression et la culture qu’on emprisonne », a ajouté le sénateur.

« Nous avons été choqués, stupéfaits de l’annonce de l’inculpation de notre compatriote Boualem Sansal. Rien ne nous permet d’aujourd’hui d’accréditer les fondements de l’accusation dont il faut l’objet », a réagi le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad. Et de souligner : « La détention sans fondement sérieux d’un citoyen français est tout simplement inacceptable. »

Assurant au sénateur de la « pleine mobilisation » du gouvernement sur ce dossier, le ministre a ajouté que Paris ne transigerait pas « sur les valeurs de liberté d’expression qui sont toujours celles de la France ».

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