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King Charles III gestures as he talks with Senate President Gerard Larcher, left, as President of the French National Assembly Yael Braun-Pivet looks on, before addressing lawmakers from both the upper and the lower house of parliament at the Senate, Thursday, Sept. 21, 2023 in Paris. King Charles III will meet with sports groups in the northern suburbs of Paris and pay a visit to fire-damaged Notre-Dame cathedral Thursday, on the second day of his state visit to France. (AP Photo/Christophe Ena)/PAR108/23264326827372//2309211110

Amitié franco-britannique, guerre en Ukraine, climat… Ce qu’il faut retenir du discours de Charles III devant le Sénat

Pour la première fois, un monarque anglais s’est adressé au Parlement français. Dans son discours au Sénat, jeudi 21 septembre, le roi Charles III a salué et rappelé l’importance des liens franco-britanniques. Il a également redit son attachement pour la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique.
Romain David

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Après les ors de Versailles, ceux du Palais du Luxembourg. Le roi Charles III s’est rendu au Sénat au deuxième jour de sa visite d’Etat en France, où il a été accueilli à la fois par Gérard Larcher, le président de la Chambre haute, et par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. Il est monté à la tribune de l’hémicycle pour prendre la parole devant les parlementaires français, une première pour un monarque britannique. Au cours d’une allocution d’une vingtaine de minutes – contre dix initialement prévues – il a salué l’entente franco-britannique, essentielle selon lui face à l’instabilité géopolitique et devant le défi inédit que représente le changement climatique.

L’amitié franco-britannique

« La longévité de votre démocratie se reflète dans la longue amitié qui lie nos nations et nos peuples », a déclaré le roi Charles III, passant à plusieurs reprises du français à l’anglais. Il s’est engagé à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer la relation indispensable entre le Royaume-Uni et la France ». « Notre partenariat, construit sur des expériences partagées, demeure absolument vital alors que nous sommes confrontés aux défis de ce monde. Le Royaume-Uni sera toujours l’un des alliés les plus proches et le meilleur ami de la France », a assuré le fils d’Elizabeth II.

Charles III a longuement évoqué la mémoire de sa mère, qui s’était également rendue au Sénat en 2004, se disant très touché par les hommages qui lui ont été rendus en France à sa mort, il y a un peu plus d’un an. « Je souhaite qu’elle nous inspire pour continuer de tisser des liens entre nos deux pays, avec détermination, avec espoir et amour. »

« Ensemble, nous sommes inébranlables » face à l’agression russe en Ukraine

Le roi a également abordé la guerre en Ukraine. « Depuis que nous nous sommes battus côte à côte, il y a plus de 80 ans, pour la libération de l’Europe, nous faisons face encore une fois à une agression injustifiée sur notre continent », a-t-il lancé. « Notre détermination et notre alliance sont plus importantes que jamais. Ensemble, nous nous tenons aux côtés du peuple ukrainien avec une solidarité résolue. Ensemble, nous sommes inébranlables dans notre détermination pour que l’Ukraine triomphe et que nos libertés, si chères, l’emportent », a-t-il martelé.

Une « entente pour la durabilité »

Féru d’écologie, Charles III s’est également attardé sur le défi que présente le changement climatique et la transition énergétique. « Il est urgent de voir les mesures prises par nos gouvernements, nos concitoyens et, de plus en plus, par le secteur privé. Je pense depuis longtemps que nos entreprises peuvent jouer un rôle essentiel en travaillant en partenariat et en harmonie avec nos gouvernements, et investir des milliards pour développer les solutions qui permettront une transition réussie vers un monde durable », a-t-il développé. Des paroles qui ne sont pas sans faire écho à l’actualité politique française, puisque le gouvernement a commencé à dévoiler sa « planification écologique ». Le président Emmanuel Macron doit s’exprimer à ce sujet le 25 septembre.

Charles III a plaidé pour que Paris et Londres s’engagent autour d’une « Entente pour la durabilité » – référence à « l’Entente cordiale » -, susceptible de répondre « plus efficacement » à « l’urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité ».

Son discours a été salué par une longue ovation, debout, des élus. De quoi faire pâlir d’envie les présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, davantage habitués aux joutes politiques. « Des applaudissements qui nous feraient rêver », a ironisé le président Gérard Larcher.

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