Day 3 Fighting Between Palestinians And Israel in Gaza..
Smoke rises above buildings, in the southern Gaza Strip, following an Israeli strike, on Monday October 9, 2023. The Israeli army said it hit more than 500 targets in the Gaza Strip in overnight strikes. Photo by Ismael Mohamad/UPI. Photo via Newscom/upiphotostwo952127/UPI/Newscom/SIPA/2310091438

Bande de Gaza : de quoi parle-t-on ?

Samedi 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque terroriste de grande ampleur contre Israël, faisant des centaines de morts. L’offensive a été menée depuis la Bande de Gaza, où des otages israéliens ont été ramenés. Depuis plusieurs décennies, l’enclave est le lieu de la mobilisation politique palestinienne. Explications.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Infographie attaque Hamas

D’une superficie de 360 km 2, large de 6 km, ce territoire est situé entre la Méditerranée, le désert du Sinaï et le territoire israélien à l’est et au nord. La Gaza dont on parle aujourd’hui fixe ses traits en 1948, au moment de la première guerre israélo-arabe, qui va donner naissance à l’Etat d’Israël.

A la suite du conflit, la Bande de Gaza passe sous contrôle égyptien. En 1948 on compte 260 000 habitants, contre aujourd’hui environ 2 millions aujourd’hui. Les deux tiers des Gazaouis sont des descendants des réfugiés palestiniens qui ont fui les combats pendant la guerre.

Entre 1948 et 1967, il n’y a pas d’Israélien à Gaza.

Mais le 5 juin 1967 éclate la guerre des Six Jours : une coalition de pays arabes menée par l’Egypte menace de détruire Israël. En 6 jours l’Etat hébreu renverse la situation et s’empare de nouveaux territoires, dont la Bande de Gaza. Des colonies israéliennes y sont progressivement implantées.

Mais elles sont peu nombreuses, cela n’a rien à voir avec ce qu’il se passe aujourd’hui sur d’autres pans du territoire. Au plus fort de cette colonisation il n’y aura jamais plus de 8 000 Israéliens dans l’enclave.

Fait notable, dans années 1970 et 1980, Gaza est une ville « ouverte ». Une partie de la population gazaouie travaille en Israël, et les habitants des kibboutzim (ceux qui sont attaqués aujourd’hui) vont à Gaza pour y faire leurs courses et leur marché.

Décembre 1987 : la première Intifada

 

Tout bascule avec la première Intifada éclate précisément à Gaza, le 9 décembre 1987. C’est à la suite d’un accident entre un camion israélien et une voiture palestinienne que le soulèvement palestinien débute. Pourquoi à Gaza ? Parce que c’est historiquement le lieu de prédilection de la mobilisation politique palestinienne. Le Fatah de Yasser Arafat y a toujours été très implanté.

Mais en 1987, au moment de l’intifada un nouvel acteur va émerger : le Hamas, un groupe islamiste, bras armé des Frères Musulmans égyptiens.

Dans l’idéologie du Hamas, les chrétiens et les juifs sont des infidèles et Israël est vouée à l’extinction. L’objectif de l’organisation est de chasser tous les juifs de ce qu’ils appellent la Palestine qui est vue comme un territoire saint, sacré.

1993 : les accords d’Oslo

Accord d'Oslo
Crédits photo : Le 13 septembre 1993, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington. Sous le regard du président américain Bill Clinton, le premier ministre israélien et le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) scellent les accords de paix d’Oslo.

Le 13 septembre 1993, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington. Sous le regard du président américain Bill Clinton, le premier ministre israélien et le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) scellent les accords d’Oslo. C’est le début du processus de paix.

Mais le Hamas n’en veut pas, il organise depuis Gaza une vague d’attentats-suicides. Ce qui pousse Israël à se barricader. Les points de passage depuis la Bande de Gaza se referment progressivement. Et ils se ferment de manière plus nette encore dans la décennie qui suit.

En août 2005, Ariel Sharon, Premier ministre israélien de droite, décide de couper le cordon : il ordonne l’évacuation de la Bande de Gaza.

A cette date, il n’y a donc plus aucun Israélien à l’intérieur de Gaza.

En janvier 2006, des élections législatives sont organisées dans les Territoires palestiniens. Le triomphe est total pour le Hamas, qui obtient la majorité absolue.

Mais une guerre civile sanglante éclate entre les factions palestiniennes, et les islamistes s’emparent de la zone par la force. En réaction, en 2007, Israël et l’Egypte ordonnent le blocus de la Bande de Gaza.

Un blocus encore en vigueur à l’heure actuelle, mais qui aura quand même permis de faire entrer des milliers d’armes, de roquettes et de missiles au profit des terroristes.

Dans la même thématique

International Students
6min

International

Interdiction des étudiants étrangers à Harvard : « C’est une mise sous tutelle totale, même Viktor Orban n’est pas allé aussi loin »

En guerre ouverte depuis plusieurs semaines avec l’université américaine de Harvard, l’administration Trump a annoncé vouloir supprimer le droit, à la prestigieuse université, d’inscrire des étudiants étrangers dans son cursus académique. Cette nouvelle attaque donne un coup de massue à l’institution, déjà fragilisée par la suppression de sa subvention fédérale.

Le

Paris: Macron and Netanyahou during a press conference at Elysee Palace
7min

International

Guerre à Gaza : Benyamin Netanyahou de plus en plus contesté en Israël ? « Il n’est pas tant que ça fragilisé »

La pression internationale s’accentue ces derniers jours pour pousser Israël à interrompre son offensive meurtrière sur Gaza. Après plus d’un an et demi de guerre, le Premier ministre Benyamin Netanyahou est toujours en poste, soutenu par ses alliés issus de plusieurs formations d’extrême-droite. Ses partenaires, essentiels à sa survie politique, menacent de quitter sa coalition en cas de cessez-le-feu. Dans le même temps, l’opposition, divisée, ne parvient que péniblement à faire entendre sa voix.

Le

Bande de Gaza : de quoi parle-t-on ?
6min

International

Attaques de Donald Trump contre la science : « Comment peut-on soutenir Make America Great Again, tout en cassant son système scientifique ? », interroge Pascale Ultré-Guérard

Face aux attaques de Donald Trump envers la recherche scientifique, la commission de la culture du Sénat a organisé ce mercredi une table-ronde sur le sujet, réunissant Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Pascale Ultré-Guérard, directrice de la science du Centre national des études spatiales (CNES), Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm et Alain Schuhl, directeur délégué à la science du CNRS.

Le

La sélection de la rédaction