« Ça a fini par Israël assassin » : Hervé Marseille soutient les interdictions de manifestations propalestiniennes

Dans Parlement Hebdo, le président du groupe Union centriste s’inquiète d’une « montée de la haine » en France. Le sénateur des Hauts-de-Seine dit soutenir le principe d’interdiction systématique des manifestations propalestiniennes.
Guillaume Jacquot

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Au lendemain de sa participation à la réunion des chefs de partis à l’Elysée, Hervé Marseille reste préoccupé par les multiples incidences des attaques qui ont endeuillé Israël, et les ripostes qui s’ensuivent. Alors qu’Emmanuel Macron a appelé les Français à rester « unis », le président du groupe Union centriste et patron de l’UDI redoute que le conflit ait des conséquences sur le plan sécuritaire en France, notamment pour les Français de confession juive. Depuis samedi dernier, plus d’une centaine d’actes antisémites ont été recensés par le ministère de l’Intérieur. « Tout doit être fait pour éviter cette fracture supplémentaire au sein de notre pays. C’est vrai qu’il y a une montée de la haine, il suffit de regarder les réseaux sociaux », perçoit le sénateur des Hauts-de-Seine, invité ce vendredi de l’émission Parlement Hebdo, sur Public Sénat et LCP-AN.

C’est dans ce contexte tendu que plusieurs manifestations propalestiniennes ont été organisées en France, comme à Paris. Des cortèges que le sénateur voit d’un mauvais œil. « Il faut faire en sorte que le conflit ne s’importe pas chez nous », considère le sénateur, qui approuve les interdictions prononcées par le ministère de l’Intérieur. « Ça commence par un message de paix et ça finit par Israël assassin. À un moment donné, on ne peut pas justifier, par de soi-disant manifestations pacifiques, des actes de violence. C’est à la justice, le cas échéant, d’intervenir. »

Au Proche-Orient, les tensions sont loin de se retomber. L’armée israélienne a notamment demandé l’évacuation sous 24 heures de 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza. Selon Hervé Marseille, « chacun reconnaît à Israël le droit de se défendre », tout en précisant que c’est à l’État hébreu « de mesurer sa riposte ». Hervé Marseille pointe également la responsabilité du Hamas pour les victimes civiles palestiniennes. « On sait très bien que le Hamas se sert des habitants du Gaza comme boucliers humains. »

« Collectivement, nous avons été trop absents du dossier palestinien »

Sur cette question du sort des populations civiles, le président de groupe parlementaire plaide pour ne pas suspendre les aides au développement. Il appelle néanmoins à ce que les aides soient mieux contrôlées. À ce sujet, le patron de l’UDI regrette la « confusion dans la réaction de la communauté européenne ». Toujours sur le plan des financements qui ont pu bénéficier au Hamas, Hervé Marseille cible une fois encore la responsabilité de l’Iran et du Qatar, comme il l’avait fait deux jours plus tôt lors des questions au gouvernement. « Il faut mesurer leur implication, il ne suffit pas de dénoncer. Les Américains ont commencé à le faire, avec un certain nombre de preuves. Il faudra aller jusqu’au bout », prévient-il.

La « défaillance » diplomatique ne concerne pas seulement l’Europe, a-t-il poursuivi. « Collectivement, que ce soient les Américains, les gouvernements israéliens, nous-mêmes, nous nous avons été trop absents du dossier palestinien, en pensant qu’il ne se passait plus rien […] Il faut que la diplomatie agisse pour relancer le processus de paix. »

« LFI est sortie du champ républicain »

Au niveau du Sénat, des initiatives vont être prises rapidement. Le sénateur va porter avec la droite le projet d’une résolution appelant à poursuivre les combattants du Hamas sur une accusation de « crimes contre l’humanité ». « Je crois que c’est indispensable », a insisté le numéro deux de la majorité sénatoriale, lequel a bon espoir que l’initiative soit soutenue par « le plus grand nombre » de sénateurs.

Interrogé sur les réactions au sein du Parlement depuis plusieurs jours, le président de l’UDI a rappelé que les forces politiques étaient « unanimes », « y compris une grande partie des socialistes, des verts et des communistes ». Le centriste a une fois encore condamné le discours qu’ont choisi plusieurs responsables de la France insoumise. « Je pense que La France insoumise s’est disqualifiée et que LFI est sortie du champ républicain […] Ne pas reconnaître le caractère terroriste de ce que fait le Hamas, c’est aller contre une évidence que le monde entier reconnaît », s’est-il indigné.

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