Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
CETA : « Nous continuerons de travailler à la ratification avec nos partenaires dans l’UE », les réactions au Canada, après le vote au Sénat
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« Posons-nous la question : si la France n’arrive pas à ratifier un accord de libre-échange avec le Canada, avec quel pays imaginez-vous pouvoir le faire ? » Le 17 avril 2018, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’adressait devant les députés français. Temps fort de sa première visite officielle en France, le chef du gouvernement canadien avait réservé une large partie de la fin de son discours à la défense du CETA, qui suscitait déjà des craintes dans les rangs de la représentation nationale. L’Accord économique et commercial global (AEGC) entre l’Union européenne et le Canada n’avait commencé à s’appliquer que depuis quelques mois. L’Assemblée nationale, donna finalement son feu vert l’année suivante à la ratification du CETA.
Autre époque, autre majorité, autre chambre : le Sénat s’est prononcé à une très large majorité contre la ratification ce 21 mars, au cours d’une séance tranchant avec la sérénité habituelle de l’institution. La plupart des membres du groupe LR ont joint leurs voix aux groupes de gauche pour dénoncer un accord défavorable, selon eux, aux agriculteurs et en particulier à la filière bovine. Tout en insistant sur le fait que ce vote ne s’adressait pas contre le Canada. Si l’évènement a été très commenté en France, le coup de semonce des parlementaires de la chambre haute est loin d’avoir fait les gros titres de l’autre côté de l’Atlantique. Plusieurs médias ont mentionné l’information, factuellement, à travers quelques dépêches de presse. Pas de réaction à cette heure du côté de Justin Trudeau.
« Le Canada remercie les sénateurs français qui ont soutenu le CETA »
La diplomatie canadienne adopte une communication neutre. « C’est un lien étroit qui unit le Canada et la France. Les entreprises et les travailleurs des deux pays continueront à bénéficier de l’application provisoire de l’AECG [le CETA, ndlr] en France », souligne auprès de Public Sénat Jean-Pierre Godbout, porte-parole du ministère des affaires étrangères, du gouvernement fédéral canadien. « Nous continuerons de travailler à la ratification de l’AECG avec nos partenaires dans l’UE afin de faire progresser nos intérêts stratégiques communs fondés sur des liens étroits sur le plan culturel, économique et de la défense », précise-t-il.
Affaires mondiales Canada – le nom de ce ministère de 2015 – insiste par ailleurs sur la « forte croissance des deux côtés » du commerce. « Les importations totales de produits canadiens par la France ont augmenté de 52,5 %, tandis que les exportations de la France vers le Canada ont augmenté de 45,5 % durant la même période », détaille le ministère.
L’ambassadeur du Canada en France a également communiqué. Une heure après le vote au palais du Luxembourg, Stéphane Dion s’est exprimé sur X : « Le Canada remercie les sénateurs français qui ont soutenu le CETA et exprimé leur confiance en la force combinée de nos deux économies. Le Canada regrette le résultat du vote mais nous savons que le gouvernement français donne son soutien à cet accord gagnant-gagnant pour nos pays », a tenu à assurer le représentant d’Ottawa sur le territoire français. Et d’ajouter dans un second message lié : « Le Canada demeure résolu à travailler avec la France pour faire avancer nos intérêts stratégiques et relever les défis mondiaux qui se dressent devant nous. »
C’est une expression à peu près similaire qu’a tenue la ministre des Finances Chrystia Freeland. Selon des propos rapportés par Radio Canada, celle qui a joué un rôle dans les derniers mois précédent la signature de l’accord en tant que ministre fédérale du Commerce international s’est dit « déçue », tout en indiquant « respecter le processus démocratique ».
Une visite officielle de Gabriel Attal à Ottawa le mois prochain
Le vote du Sénat n’a semble-t-il pas braqué les autorités canadiennes, qui ont fait le choix de la retenue et d’une communication placide. En 2020, auditionnée au Sénat, l’ambassadrice du Canada en France de l’époque Isabelle Hudon s’était montrée combative contre un discours ambiant de « Canada bashing ». « Les agriculteurs canadiens méritent notre respect. Ils font face aux mêmes pressions que les autres », avait-elle affirmé, avant de dénoncer les « fantasmes sanitaires et environnementaux » au sujet du CETA.
Si les relations bilatérales franco-canadiennes ne souffrent pas pour le moment de ce « coup de tonnerre » parlementaire, le gouvernement français entend néanmoins accorder de l’attention à ses partenaires d’Amérique du nord. Pour son premier déplacement en dehors de l’Union européenne, Gabriel Attal se rendra à Ottowa le 10 avril, en compagnie de Franck Riester, le ministre délégué au Commerce extérieur. Le CETA devrait bien évidemment être abordé au cours de son entretien avec son homologue Justin Trudeau. Manuel Valls était le dernier hôte de Matignon à s’être rendu sur place, en 2016. Rappelons qu’Élisabeth Borne avait prévu de s’y rendre le 19 avril 2023 mais la visite avait été ajournée en raison du contexte politique national lié à la réforme des retraites.
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