« Internationalement, la parole de la France a toujours été contre l’obscurantisme et pour la démocratie. Avez-vous le sentiment que c’est toujours le cas aujourd’hui ? » Comme a son habitude, le sénateur Roger Karoutchi n’a pas été prolixe lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement du Sénat.
« La France tient son rang de grande puissance d’équilibre »
Ce qui n’a pas empêché le ministre délégué en charge de l’Europe, Jean-Noël Barrot de bien saisir ce dont l’élu des Hauts-de-Seine faisait référence. « La France tient son rang de grande puissance d’équilibre que ce soit vis-à-vis de la situation au proche Orient ou de la situation sur le front ukrainien », a-t-il d’abord rappelé.
La question du sénateur Karoutchi avait pour référence condoléances présentées par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné à l’Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi mais aussi le soutien apporté par la France à la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur, Karim Khan, a réclamé des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens. Sur ce point, le ministre a rappelé que lors du dernier Conseil européen, Emmanuel Macron avait « amené nos partenaires à parler d’une seule voix pour dénoncer la situation des otages dans la bande de Gaza, appeler à une trêve humanitaire conduisant à un cessez-le-feu durable et pour appeler à ce que des sanctions puissent être prises contre les dirigeants du Hamas comme à l’encontre des colons extrémistes violents. C’est cette voix d’équilibre que portent le ministre des Affaires étrangères et le président de la République et qui est entendu partout dans le monde », a-t-il affirmé.
« Ne mettez pas sur le même plan des instances élues et une organisation terroriste qui a assassiné »
Roger Karoutchi, qui avait conservé son temps de parole pour sa réplique, ne s’en est pas privé. « A force d’en même temps, plus personne ne vous entend. C’est vrai que l’ONU a beaucoup évolué. Il y a un comité des droits de l’Homme présidé par l’Iran, un comité des droits de la femme présidé par l’Arabie saoudite », a-t-il ironisé avant d’ajouter : « le Secrétaire général (de l’ONU) a demandé une minute de silence pour le boucher de Téhéran. L’ambassadeur de France y a participé volontiers, visiblement […] Qu’en pensent les femmes iraniennes ? Qu’en pense l’opposition démocratique iranienne ? Que pensent tous ces jeunes iraniens de ce que vous faites. Franchement, la France obséquieuse avec l’obscurantisme, c’est non », a-t-il martelé.
Au sujet du soutien de la France à la CPI, Roger Karoutchi estime qu’il ne fallait pas rédiger ce « communiqué institutionnel ». « Si c’est juste pour dire que la France respecte l’indépendance de la CPI, ça n’avait aucune utilité. On espère que c’est le cas tout le temps […] Quels que soient les commentaires des uns et des autres sur le gouvernement de Netanyahou, ne mettez pas sur le même plan des instances élues et une organisation terroriste qui a assassiné », a-t-il conclu sous les applaudissements des bancs de la droite.