« Je vous demande plus d’aide ! » Ruslan Stefantchouk, président de la Rada, le Parlement ukrainien, a pris la parole ce mercredi 18 juin depuis la tribune du Sénat français. « L’Ukraine traverse aujourd’hui la phase la plus dramatique de la guerre, alors que le soutien de la communauté internationale est essentiel à la résolution de cette guerre », a alerté ce proche de Volodymyr Zelensky, reçu pour la seconde fois au Palais du Luxembourg depuis le déclenchement de la guerre en février 2022.
Cette intervention, au lendemain d’un G7 bousculé par les attaques israéliennes contre l’Iran, et qui n’a pas réussi à dégager de position commune sur l’Ukraine, s’inscrit dans un contexte de fortes incertitudes quant à l’avenir du soutien américain. En parallèle, les attaques répétées de la Russie, notamment un bombardement sur Kiev mardi qui a fait une vingtaine de morts, laissent peu d’espoirs quant à la mise en place du cessez-le-feu réclamé depuis des semaines par la Maison Blanche.
« Pas de limites dans les moyens mis à disposition pour défendre le peuple ukrainien »
« J’aimerais que nos partenaires défendent l’Ukraine avec autant d’acharnement que la Russie veut détruire l’Ukraine, que nos partenaires se battent sans demi-actions, sans semi-décisions, mais pleinement tous les jours », a épinglé Ruslan Stefantchouk. « La capitulation n’a jamais été une option, l’agresseur doit être arrêté par la force des armes et le pouvoir de l’unité européenne », a-t-il martelé.
Le président de la Rada a notamment salué les efforts de la France. « Vous avez été les premiers à convaincre les autres partenaires qu’il ne devait pas y avoir de limites dans les moyens mis à disposition pour défendre le peuple ukrainien, ni par rapport au type d’armes, ni par rapport au volume, ni par rapport à leur portée », a-t-il rappelé, appelant les sénateurs français à poursuivre ce travail de persuasion.
Un nouvel appel du 18 juin
Ruslan Stefantchouk a également tenu à redire la volonté de son pays d’intégrer l’Union européenne. « Nous voulons faire partie de la grande famille européenne et non d’une dictature russo-soviétique impitoyable », a-t-il martelé. Prenant la parole en début de séance, Gérard Larcher, le président du Sénat, a appelé « le dernier Etat membre récalcitrant à vaincre ses réticences et à accepter le premier bloc de négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. » Une harangue vraisemblablement adressée à la Hongrie où le Premier ministre, le nationaliste Viktor Orbán, réputé proche de Vladimir Poutine, a lancé une grande consultation contre l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.
Un peu plus tôt dans la journée, Ruslan Stefantchouk et Gérard Larcher ont déposé une gerbe devant la statue de Charles de Gaulle, en ce 85e anniversaire de l’appel du 18 juin. « L’appel du 18 juin 1940 résonne singulièrement dans le contexte de l’agression de l’Ukraine par la Russie. Hier, comme aujourd’hui, les conquêtes territoriales, les exactions et les crimes ne devront pas restés impunis », a déclaré le second personnage de l’Etat. « Aujourd’hui, ce sont les Ukrainiens et l’Ukraine qui incarnent le mieux l’appel du 18 juin », a-t-il encore estimé, rappelant qu’ils étaient devenus « un rempart pour notre sécurité et notre liberté ».