« Je veux l’affirmer d’emblée, très clairement, avec force et sans ambiguïté. Ces deux accords sont bons pour notre économie, pour nos entreprises, pour notre agriculture et pour notre relation stratégique avec le Canada », a martelé, depuis la tribune du Sénat, Franck Riester, le ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité, de la francophonie et des Français de l’étranger. La Chambre haute se penche ce jeudi matin sur la ratification de l’accord économique et commercial global entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et le Canada, d’autre part, (CETA), mais aussi sur l’accord de partenariat stratégique conclut entre le Canada et l’UE.
Ces deux textes « convergent vers deux objectifs : développer nos liens avec le Canada et renforcer notre économie », a défendu Franck Riester. « Ces deux accords sont liés, ils sont les deux partis indissociables d’un même accord politique », a-t-il insisté, tout en ciblant « les débats enflammés et le flot de contre-vérités des derniers jours ».
« L’Union européenne et le Canada, ce sont deux phares dans un monde bouleversé. L’Union européenne et le Canada, ce sont deux piliers dans un monde qui perd ses repères. L’Union européenne et le Canada ce sont deux garants de l’État de droit, deux défenseurs de la démocratie, des droits humains et sociaux et deux accélérateurs de notre indispensable transition énergétique », a fait valoir le ministre. « Le Canada est plus qu’un allié, c’est un ami, un partenaire historique. »
Franck Riester a ensuite déroulé le bilan du CETA, presque intégralement entré en vigueur depuis 2017, pour démontrer ses effets sur l’économie française. « Les faits sont indiscutables. L’accord CETA est un bon accord utile à notre économie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nos exportations françaises ont bondi de 33 % en six ans, tous secteurs confondus. Et c’est d’abord vrai dans le secteur industriel. L’exportation de produits chimiques et de cosmétiques a augmenté de moitié en l’espace de six ans, celle des produits sidérurgiques a doublé, celle des textiles et chaussures a été multipliée par 2,5 », a-t-il énuméré.
« Ce que nous importons, ce sont des biens stratégiques, et non de la viande aux hormones », a assuré Franck Riester. « Le Canada possède 15 des 30 métaux incontournables pour mener à bien la transition énergétique Quant au pétrole canadien que nous importons, ils se substituent au pétrole russe. »
Le ministre a terminé son allocution en interpellant les sénateurs LR, son ancienne famille politique :
« Aux élus de droite je le dis, ne tombez pas dans le piège d’une alliance contre nature et incongrue avec les communistes, qui vous verrez renier vos principes au prétexte de répondre à la colère que peuvent susciter certains autres traités. Mettez la campagne des européennes entre parenthèses, le temps d’un vote. N’emmenez pas notre pays sur le chemin du repli. »