Le texte de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, finalisé le 6 décembre, a été dévoilé cette semaine par la Commission européenne. Il prévoit une réduction drastique, voire la suppression des droits de douanes sur des quotas de produits fabriqués de part et d’autre de l’Atlantique. La France continue de s’opposer à ce texte, alors que les volumes de denrées agricoles concernés soulèvent l’inquiétude de nombreuses filières.
Elargissement de l’Union : « 35 pays, cela veut dire 35 commissaires ! » alerte Fabienne Keller
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Ils étaient 6 pays en 1957 au moment de la création de la Communauté économique européenne. Ils sont actuellement 27 membres de l’Union européenne et pourraient être bientôt 35. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’élargissement de l’Union se fait de plus en plus pressant. L’Ukraine et la Moldavie ont obtenu en 2022 le statut de candidat à l’adhésion. La Géorgie est aussi sur les rangs. Sans oublier les pays des Balkans occidentaux (Serbie, Kosovo, Albanie, Monténégro, Macédoine du Nord, Bosnie). Cette question de l’élargissement était au cœur du dernier sommet de la Communauté politique européenne (l’Union européenne et les pays voisins) qui s’est tenu à Grenade, en Espagne, au début du mois.
Ukraine : une adhésion expresse pour des raisons de sécurité
L’Ukraine est le pays qui semble le mieux engagé dans cette procédure d’adhésion à l’Union européenne, pour des raisons de sécurité évidentes, dûes à l’invasion russe. « La mission première de l’Union européenne c’est de consolider les démocraties et de les protéger des agresseurs », rappelle Fabienne Keller, eurodéputée française, membre du groupe Renew au Parlement européen et de la majorité présidentielle en France : « L’aspiration du peuple ukrainien à l’Union européenne est extraordinaire », explique celle qui garde encore un souvenir ému du discours de Volodymyr Zelensky devant le Parlement européen.
Pour son homologue croate, Zeljana Zovko, membre du Parti populaire européen (droite), l’Ukraine est à la tête « des pays de l’Est qui se battent pour l’Europe. C’est une bataille contre les valeurs des dictateurs » qui leur font face.
Balkans : une adhésion malgré les tensions ?
Mais tous les pays d’Europe de l’Est ne font pas l’unanimité quant à leur adhésion et notamment les pays des Balkans occidentaux. La tension continue de monter entre la Serbie et le Kosovo. En septembre dernier, un attentat perpétré par un commando serbe a eu lieu au Kosovo, faisant 4 morts. Le gouvernement serbe est accusé d’être lié à cette attaque. Cette semaine, lors du sommet des Balkans à Tirana en Albanie, Emmanuel Macron a appelé les deux pays à « un esprit de responsabilité » pour faire baisser les tensions, sans quoi l’Union européenne pourrait envisager des sanctions.
« On ne peut pas imaginer deux Etats membres en conflit », a réagi Fabienne Keller, à propos d’une éventuelle adhésion à l’Union de la Serbie et de la Bosnie. « C’est l’entrée de ces pays dans l’Europe qui apportera de la sécurité à la région », estime quant à elle, Zeljana Zovko, qui se base sur l’exemple de son pays, la Croatie, dernier pays à être entré dans l’UE en 2013.
Une Europe à plusieurs cercles ?
Toujours est-il qu’une Union européenne à 35 nécessiterait pour certains une réforme du fonctionnement de l’institution. « Cela posera la question de la gouvernance de l’Union », pointe Fabienne Keller. « 35 pays, cela veut dire une Commission européenne avec 35 commissaires. Est-ce que certains accepteraient de ne pas avoir de commissaire ? En tout cas, cet élargissement devra se faire de manière progressive, avec plusieurs étapes. On ne peut pas faire entrer certains pays tout de suite dans le marché unique, cela peut entraîner une fuite massive de leurs talents, et les empêcherait de se moderniser en gardant leurs compétences. »
Une vision qui n’est pas celle de Zeljana Zovko. « L’Europe à plusieurs cercles, cela ne peut pas marcher. Ce serait une forme de discrimination. Il faut ouvrir encore le marché européen, et nous adapter à la réalité géopolitique d’aujourd’hui, avec des grandes puissances économiques comme les Etats-Unis et la Chine. L’Europe doit vivre dans le présent. »
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