Early Voting in 2020 Presidential Election
Early voting begins at City Hall, Tuesday in Wausau.Wdh Wausauearlyvoting 102020 0009 (Photo by Samantha Madar/USA TODAY NETWORK-Wisconsin/USA Today Network/Sipa USA)/31171978//2010211646

Élection présidentielle américaine : qu’est-ce qu’un swing state ?

Jour J pour l’élection présidentielle américaine. Certaines régions seront plus scrutées que d’autres : les états-clés, ou swing states. Pourquoi ces états sont-ils si cruciaux pour déterminer le prochain locataire de la Maison-Blanche ?
Camille Romano

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les médias américains n’ont d’yeux que pour eux, et les candidats à la Maison-Blanche y effectuent la plupart de leurs évènements de campagne : les swing states détiennent cette année encore les clés de l’élection présidentielle américaine.

« Swing state », « purple state » : la clé de l’élection ?

C’est un Etat qui n’est pas traditionnellement acquis à un parti et dont le vote s’avère finalement décisif dans le décompte final de l’élection. Cette particularité est due au système de décompte des votes des grands électeurs aux Etats-Unis, qu’on appelle « winner-takes-all » : en remportant l’élection dans un État, le candidat remporte l’ensemble de ses votes au collège électoral. Certains Etats pesant plus lourd dans ce collège électoral, le moindre gain peut faire toute la différence.
Les sondeurs américains ont coutume de séparer les Etats-Unis en deux : la « Red Sea » d’un côté, acquise aux Républicains, et le « Blue Wall » de l’autre, qui vote démocrate. Les swing states n’appartenant à aucun de ces deux groupes de façon constante, certains observateurs les qualifient aussi de « purple states » ou « état violet », qui votent alternativement pour les rouges Républicains ou pour les bleus Démocrates.

Les « swing states » sont-ils toujours les mêmes ?

Pour l’élection du 5 novembre 2024, les médias comme les sondeurs politiques ont recensé 7 états considérés comme « swing states » : l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. A eux sept, ils représentent 93 grands électeurs, alors qu’il en faut 270 minimum pour remporter l’élection. S’assurer le vote d’un, plusieurs ou de tous les « états clés » peut être synonyme de victoire.

D’une élection à une autre, les swing states changent, parce que la population qui les compose évolue et ne vote plus de la même façon que quatre ans auparavant. C’est le cas de l’Iowa, de la Floride ou de l’Ohio, qui ne sont plus considérés comme des swing states et votent républicain depuis plusieurs élections.

Les sujets d’actualité qui traversent la campagne peuvent aussi hisser des états au rang de « swing states » : c’est le cas de l’Arizona. Dans cet état frontalier du Mexique, la question de l’immigration est cruciale, mais aussi celle de l’avortement. Depuis la décision de la Cour Suprême de 2022 révoquant la protection fédérale de l’accès à l’IVG, l’État est le théâtre d’une bataille idéologique autour de la question.

Il y a aussi des swing states inattendus : c’est le cas cette année de la Caroline du Nord. Les sondeurs y prévoyaient une victoire de Donald Trump, mais l’entrée dans la course à la présidentielle de Kamala Harris a changé la donne.

C’est en Pennsylvanie que Donald Trump et Kamala Harris ont fait leurs derniers meetings de campagne ce lundi, signe de l’importante convoitise qu’il suscite. En cause, le nombre élevé de grands électeurs, 19, qu’il permet de remporter. L’issue du scrutin dans cet état est particulièrement incertaine.

Partager cet article

Dans la même thématique

Élection présidentielle américaine : qu’est-ce qu’un swing state ?
4min

International

Chercheurs américains en Europe : « Une vaste comédie », selon cette eurodéputée insoumise  

L’Union européenne débloque 500 millions d’euros pour attirer les chercheurs américains maltraités par Donald Trump. Mais cette enveloppe est-elle suffisante ? L’Union a-t-elle les moyens d’accueillir des chercheurs américains alors que sa propre recherche manque de financements ? On en débat cette semaine dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat.

Le

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?
7min

International

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?

Les bombardements israéliens sur une série de sites iraniens durant la nuit écoulée viennent questionner l’état de la relation entre Washington et l’État hébreu, qui ont connu une série de hauts et de bas lors des derniers mois. Ce vendredi, Donald Trump a choisi de mettre la pression sur Téhéran.

Le

Pakistan Iran Mideast Wars
5min

International

Frappes israéliennes : « Israël veut replacer l’Iran comme l’ennemi principal de la région »

Cette nuit, Israël a frappé à de nombreuses reprises des sites nucléaires et des dirigeants de l'armée iranienne en justifiant une « menace nucléaire ». L’Iran a riposté avec une centaine de drones lancés vers le territoire israélien. Les attaques se sont poursuivies dans la journée. Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Iran, la justification d’Israël n’est qu’une « façade » et vise à occulter la question palestinienne. Selon lui, cette série d'attaques va renforcer l’isolement d’Israël. Entretien.

Le

Iran nuclear water reactor of Arak
6min

International

Attaques d'Israël contre l'Iran : ce que l'on sait du programme nucléaire de Téhéran

Israël a invoqué la menace nucléaire pour justifier une série d’importants bombardements sur le sol iranien. Accusée de ne plus respecter depuis plusieurs années l’accord conclu en 2015 sur ses capacités nucléaires, Téhéran disposerait désormais du matériel nécessaire à la construction d’une bombe, selon des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le