COP28 Climate Summit
France President Emmanuel Macron, second from right, walks through the venue at the COP28 U.N. Climate Summit, Friday, Dec. 1, 2023, in Dubai, United Arab Emirates. (AP Photo/Peter Dejong)/COP106/23335267291474//2312010830

Emmanuel Macron au Moyen-Orient : la question des otages français au cœur de la visite du président

Emmanuel Macron s’est envolé le 30 novembre pour Dubaï, dans le cadre de la COP 28. Mais l’agenda du président sera aussi diplomatique. Il devrait multiplier les rencontres avec les dirigeants du Moyen-Orient, alors que les hostilités ont repris entre Israël et le Hamas.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La trêve négociée entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, en vigueur depuis le 24 novembre, a expiré ce vendredi 1er décembre à l’aube. Contrairement aux jours précédents, elle n’a cette fois-ci pas été reconduite. « Une très mauvaise nouvelle » qui vient interrompre « ce que l’on avait espéré être une dynamique permettant la libération de tous les otages », a fait savoir la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.

C’est dans ce contexte que se déroule la visite d’Emmanuel Macron au Moyen-Orient. Arrivé à Dubaï le 30 novembre pour la COP 28, il a exhorté ce vendredi les pays du G7 à « s’engager à mettre fin au charbon » avant 2030 pour « montrer l’exemple ». Mais en marge du sommet mondial sur le climat, le président de la République a également prévu de rencontrer plusieurs dirigeants du Moyen-Orient.

Pas de rencontre annoncée avec Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas

Ce 1er décembre, le chef de l’État a ainsi échangé avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi et s’est entretenu avec le président israélien Isaac Herzog. La rencontre prévue avec le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane a en revanche été annulée, en l’absence de ce dernier. Aucun tête à tête n’est pour le moment annoncé avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ni avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Ce dernier, qui devait s’exprimer à la COP 28, sera par ailleurs finalement représenté par son ministre des Affaires étrangères.

Pour David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), toutes ces rencontres sont « une manière de montrer que la France est présente, même si son poids demeure relatif. D’autant plus qu’il reste probablement cinq otages Français à Gaza et que les hostilités reprennent ». À ce titre, une centaine d’otages détenus par le Hamas a pu être libérée lors de la trêve, on dénombre parmi eux quatre franco-israéliens : trois enfants remis à l’armée israélienne le 27 novembre et Mia Schem, libérée trois jours plus tard.

Une visite au Qatar, médiateur du conflit

La question des otages sera d’ailleurs au cœur de la visite d’Emmanuel Macron au Qatar, prévue ce samedi 2 décembre, où il rencontrera l’émir Tamim ben Hamad al-Thani. Le pays est perçu comme un acteur clé dans la médiation du conflit entre Israël et le Hamas, il avait en effet entamé un processus de normalisation dans ses relations avec l’État hébreu avant les attaques du 7 octobre, mais héberge en parallèle sur son sol plusieurs dirigeants du Hamas.

Pour David Rigoulet-Roze, le rôle de l’émirat est pourtant à relativiser : « Ses possibilités demeurent contraintes. Certes, c’est le seul pays qui soit en mesure de parler directement à la fois avec le Hamas, avec Israël et avec les Etats-Unis, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il soit en mesure d’influer sur les choix stratégiques des partis en présence ».

Autre acteur diplomatique essentiel du conflit, les Etats-Unis tentent également d’influer sur la reprise des conflits. « La question des victimes civiles va devenir un critère prépondérant, c’est en tout cas ce qu’ont demandé les Etats-Unis, afin que les bombardements massifs sur le nord de Gaza, auxquels on a assisté lors de la première phase du conflit, ne se produisent pas dans le sud », explique David Rigoulet-Roze. Pour autant, Joe Biden n’imitera pas Emmanuel Macron dans sa tournée diplomatique, le président américain n’a en effet pas prévu de se rendre à Dubaï pour la COP 28.

Partager cet article

Dans la même thématique

Emmanuel Macron au Moyen-Orient : la question des otages français au cœur de la visite du président
3min

International

Utilisation des avoirs russes gelés en Belgique : “les autres Etats-membres européens doivent partager le risque”, estime l’ancien Premier ministre belge Elio di Rupo

Comment financer le soutien à l’Ukraine ? La question se pose de manière urgente car l’État ukrainien pourrait se retrouver à court de liquidités, à cause de l’effort de guerre, dès le début de l’année 2026… Alors que les États-Unis de Donald Trump se désengagent de cette guerre, l’Union européenne s’est engagée à répondre au besoin de financement militaire et civil de l’Ukraine dans les deux prochaines années, estimé à 135 milliards d’euros. Plusieurs options sont sur la table mais la moins coûteuse pour les finances publiques européennes est l’utilisation des avoirs russes gelés, qui s’élèvent à hauteur de 210 milliards d’euros et dont la majeure partie, appartenant à la Banque centrale de Russie, est hébergée en Belgique par la société Euroclear. Un prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine La Commission européenne travaille sur le projet d’un prêt à l’Ukraine utilisant 140 milliards d’euros de ces avoirs russes. Ce montant serait remboursé par l’Ukraine uniquement si la Russie lui verse des réparations. Cette solution se heurte toutefois à l’opposition de la Belgique, pays hôte de ces avoirs, qui craint des représailles juridiques russes dans les années à venir, si jamais ces avoirs financiers étaient utilisés. “Pour un pays comme la Belgique, devoir rembourser une telle somme ce serait une catastrophe !” Une crainte expliquée par Elio Di Rupo, l’ancien Premier ministre belge socialiste, désormais eurodéputé, interrogé dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24, Public Sénat et LCP. “Nous ne savons pas comment la guerre en Ukraine va se terminer. Nous ne savons pas où en sera la Russie dans trois ans, cinq ans, dix ans et si elle se retournera contre un Etat-membre européen en disant, devant la justice, “Vous avez volé notre argent”. Pour un pays comme le mien, devoir rembourser une telle somme, ce serait une catastrophe.” Un accord intergouvernemental pour partager le risque Mais Elio Di Rupo estime qu’il y a une solution pour utiliser ces avoirs russes gelés et financer le soutien à l’Ukraine. “Les 27 États-membres de l’Union européenne doivent signer à l’unanimité un accord pour partager le risque de l’utilisation de ces fonds. Je pense qu’on n’y arrivera pas quand on voit que le Premier ministre hongrois Viktor Orban est un grand ami de Poutine. Il faudra alors conclure un accord intergouvernemental entre 25 pays européens qui prendront l’engagement de partager le risque. A ce moment-là, le gouvernement belge pourra légitimement valider cette contribution de l’Union européenne à l’Ukraine”, via l’utilisation de ces avoirs russes.

Le

Chile Election
3min

International

Présidentielle au Chili : 35 ans après la fin de la dictature de Pinochet, l’extrême droite pourrait revenir au pouvoir

Les candidats de droite et d'extrême droite réunissent 70 % des voix lors de ce premier tour de l’élection présidentielle chilienne malgré l’arrivée en tête, avec 26,85 %, de la candidate communiste de la coalition de la gauche, Jeannette Jara. Mais elle dispose de peu de réserves de voix comparée au candidat d’extrême droite José Antonio Kast qui récolte 23,92 % des suffrages.

Le