Poussé par Paris pour rester à la Commission européenne, l’ancien ministre français Thierry Breton a quitté ses fonctions, mettant notamment en cause « la gouvernance » de la présidente Ursula von der Leyen. Selon plusieurs spécialistes, le commissaire français paye ses mauvaises relations avec elle, et surtout, la volonté de cette dernière d’imposer sa marque. Stéphane Séjourné est devenu en urgence le candidat de second choix.
Emmanuel Macron doit-il se rendre en Israël ? « C’est maintenant qu’il faut y aller ! », martèle Roger Karoutchi
Par Romain David
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Aucun déplacement en Israël n’est prévu à l’agenda présidentiel. Du moins pas encore. En marge de sa visite officielle en Albanie, le 17 octobre, Emmanuel Macron a indiqué qu’il pourrait se rendre « prochainement » au Proche-Orient. Une question de jours ou de semaines, a ajouté le chef de l’Etat. En parallèle, les visite de dirigeants occidentaux en soutien à l’Etat hébreu se multiplient. Après le chancelier allemand Olaf Scholz et le président américain Joe Biden, c’est au tour du Premier ministre britannique Rishi Sunak d’être à Tel-Aviv, ce jeudi 19 octobre.
« On a encore et toujours le sentiment que la France est à la traine », soupire le sénateur LR Roger Karoutchi au micro de Public Sénat. « On ne lui demande pas au président de la République d’aller uniquement en Israël et de donner le sentiment qu’il s’aligne, il peut très bien aller à la fois en Israël et en Jordanie, en Israël et en Egypte », pointe l’élu des Hauts-de-Seine.
« Il attend que les choses se clarifient »
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est rendue dimanche à Tel-Aviv. Elle a profité de ce déplacement « puis pour témoigner de la totale solidarité de la France avec Israël et le peuple israélien ».
« À ma connaissance, Emmanuel Macron ne souhaite pas y aller dans l’immédiat », commente Roger Karoutchi. « Il attend de savoir ce qu’il se passe à Gaza, que les choses se clarifient avant de prendre une décision. C’est dommage, parce que c’est maintenant qu’il faut y aller, c’est maintenant qu’il faut faire pression sur tous les acteurs pour que les choses se calment, ce n’est pas après ! », martèle ce membre de la commission sénatoriales des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
L’exécutif prend ses distances avec la proposition de résolution des LR
Un double débat sur la situation au Proche-Orient se tiendra au Parlement français la semaine prochaine : le lundi 23 octobre à l’Assemblée nationale et le lendemain, mardi 24 octobre, au Sénat. « Je suis extrêmement déçu. Il y avait une proposition de résolution signée par quatre des présidents de groupe du Sénat, proposée par les LR. Elle aurait donné lieu à un débat et à un vote », tempête Roger Karoutchi.
Ce texte, proposé par Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs LR, n’a pas été inscrit à l’ordre du jour par le gouvernement qui, en ce moment, a la main sur le calendrier parlementaire. « En attendant, on nous propose un débat sans vote… », s’agace Roger Karoutchi.
La proposition de résolution emploie notamment le terme de « crimes contre l’humanité » pour qualifier l’attaque surprise conduite par le Hamas le 7 octobre, une formulation que l’exécutif, pour l’heure, n’a pas encore voulu utiliser. La résolution invitait également le gouvernement « à faire preuve de la plus grande rigueur » quant au contrôle des aides financières envoyées aux territoires palestiniens, alors que certains responsables politiques appellent à leur suspension immédiate. « Je considère qu’elle était consensuelle et qu’elle aurait eu une très large majorité au Sénat », regrette Roger Karoutchi.
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