C’est la première image de ce déplacement officiel d’une délégation de sénateurs en Israël et dans les territoires palestiniens. Les portraits des otages israéliens ont été placés en face de la tribune de la Knesset. Portés disparus depuis le 7 octobre, ils seraient toujours 129 otages retenus dans la bande de Gaza. « Trois d’entre eux ont la nationalité française », a rappelé le président de la Knesset Amir Ohana, mercredi 20 décembre.
Le peuple israélien est toujours en état de choc
C’est une visite qui revêt une part symbolique forte : la délégation sénatoriale se veut transpartisane avec les présidents des groupes socialiste, centriste, communiste, écologiste ou encore Renaissance et RDSE, présents aux côtés de Gérard Larcher, ainsi que des présidents des groupes d’amitié France-Israël (Roger Karoutchi) et France-Palestine (Gisèle Jourda).
L’occasion pour le président du Sénat d’insister sur la grande unanimité des responsables politiques du Sénat : « Tous les groupes politiques du Sénat sont ici présents, des groupes politiques qui ont été autour des mêmes valeurs républicaines et aucune faiblesse avec le caractère ignoble et insupportable de l’attaque terroriste du Hamas, avec en même temps la volonté de lutter contre l’antisémitisme », a ainsi rappelé Gérard Larcher, à la fin de la visite de la Knesset.
Les chefs de file politiques sont marqués par l’état de sidération des Israéliens, toujours très fort, deux mois et demi après les attaques du Hamas.
« Nous avons évoqué une solution à deux Etats »
Autre message porté par cette délégation : le travail vers une solution à deux Etats, pour Israéliens et Palestiniens.
« Quelles sont les voies maintenant pour la paix ? Pour une paix durable ? s’interroge Gérard Larcher. Nous aborderons ces sujets tout au long du déplacement. Nous avons évoqué – même si ça n’est pas pour l’immédiat, et il n’y a pas d’autre solution nous semble-t-il, et c’est la position française, et d’un certain nombre de pays et c’est la position américaine – une solution à deux Etats, vivant en paix en sécurité de manière séparée. »
Position qui a été au cœur de la rencontre, ce jeudi 21 décembre, avec le président de l’Etat d’Israël, Isaac Herzog, également travailliste. « Quelles que soient les tendances politiques en Israël, ils sont tous décidés en finir avec le Hamas, pour pouvoir justement trouver une solution politique avec les Palestiniens », explique Roger Karoutchi, sénateur LR et président du groupe d’amitié France-Israël au Sénat. « Ce n’est pas une guerre entre Israël et les Palestiniens, c’est un conflit, une guerre pour en finir avec le terrorisme et le risque sécuritaire quotidien pour les Israéliens », ajoute-il.
Unité nationale en Israël
La délégation sénatoriale s’est également appliquée à rencontrer des dirigeants politiques des deux principaux bords politiques israéliens. Après le président de la Knesset (membre du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou), les sénateurs ont rencontré le président israélien, travailliste, tout comme la présidente du groupe d’amitié Israël-France. « Nous avons vu aussi l’unité – ça m’a beaucoup frappé – Il y a une unité nationale pour faire face à ce qui a été l’attaque terroriste et qui porte en elle-même le germe de la mise en péril de l’existence même de l’État d’Israël et de ce qu’il signifie. », affirme Gérard Larcher.
Enfin, la première journée de la visite s’est terminée par un autre moment symbolique : la rencontre de la délégation sénatoriale avec le Président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie.