L’avion d’Emmanuel Macron a atterri sur le tarmac égyptien de Charm el-Cheikh sur les coups de 9 heures ce lundi matin. Avant de rejoindre le Sommet de la paix consacré à Gaza, organisé en Égypte aujourd’hui. Cette réunion internationale sera présidée par les présidents égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et américain Donald Trump, en présence des dirigeants de plus de vingt pays.
Jour de la libération des otages
« Ce jour est avant tout celui de la libération des otages », déclare le président français. Le Hamas doit remettre aujourd’hui les derniers otages détenus dans la bande de Gaza depuis les attaques du 7 octobre 2023. Ce retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, constitue la première étape du plan de paix présenté fin septembre par Donald Trump. En échange, 250 détenus palestiniens doivent également être remis en liberté.
Emmanuel Macron « partage la joie et les émotions de tant de familles qui vont retrouver leurs enfants », alors que sept premiers otages israéliens encore en vie ont été remis à la Croix-Rouge ce matin, selon la télévision israélienne. La libération des treize autres encore vivants est en cours. « C’est la consécration du cessez-le-feu », poursuit-il, qui va permettre « le retour de la paix, l’arrêt des combats à Gaza et le retour des opérations humanitaires ».
Un Sommet de la paix pour « préparer les prochaines étapes »
La priorité est désormais donnée à « la reprise des opérations humanitaires » et à « la reconstruction », insiste le président français. Dans quelques heures, plusieurs chefs d’État seront réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, où se sont tenues des négociations autour d’un cessez-le-feu la semaine dernière, pour « préparer les prochaines étapes ». « Nous allons veiller à ce que les opérations puissent reprendre dans les meilleurs délais », a avancé Emmanuel Macron, assurant que la France sera « l’un des acteurs ». Une « conférence humanitaire pour Gaza » devrait se tenir dans les prochaines semaines, « la France est prête et a commencé les travaux de planification ».
Autre « point clé du plan de paix franco saoudien », soutenu par 142 États de la communauté internationale, précise Emmanuel Macron : « La sécurité dans la durée ». La France, les États-Unis et les pays de la région vont « œuvrer » pour permettre « une force internationale de stabilisation », afin de « donner un cadre pour la démobilisation et la démilitarisation du Hamas ». Des « opérations de formation » ont déjà débuté, « avec transparence vis-à-vis des forces israéliennes, pour leur « donner une pleine visibilité […] sur leur sécurité ». Avec un déploiement qui sera surtout du fait des forces régionales.
L’objectif est aussi de permettre aux « Palestiniens d’avoir leur part dans la gouvernance à Gaza », pour assurer « une perspective politique pour le jour d’après ». Emmanuel Macron appuie sur la nécessité de « faire le lien entre Gaza et la Cisjordanie ». Avant de rappeler son attachement à la solution à deux États, « seule perspective politique », qui permettra « la paix durable ». Ce qui « suppose une réforme en profondeur de l’Autorité Palestinienne » (AP), souligne le chef d’État français, une « exigence du plan franco-saoudien », entamée ces dernières semaines avec « un vice-président » et une « réforme scolaire ». Et le Hamas « ne peut y avoir aucune place », martèle-t-il.
Mahmoud Abbas invité en Égypte
L’invitation du président de l’AP Mahmoud Abbas à Charm el-Cheikh par Donald Trump est un « très bon signal » selon Emmanuel Macron, actant la « reconnaissance de l’AP comme instance légitime » et « la volonté de l’impliquer dans la gouvernance de Gaza ». Si le président français reconnaît qu’ « il faut un appui de la communauté internationale », celui-ci doit se placer « en soutien », sans « substitution » aux acteurs palestiniens.