Des barrières douanières sans précédent depuis près d’une décennie. Donald Trump a annoncé la nuit dernière l’imposition de nouveaux droits de douane contre les biens de nombreux pays du monde, y compris l’Union européenne, dont les produits seront taxés de 20 % supplémentaires en arrivant sur le sol américain. « Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a justifié le milliardaire pour expliquer ces mesures historiques.
Le président de la République, Emmanuel Macron, réunira à 16 heures « les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis ». « Il faut sortir de cette forme de naïveté européenne, de crédulité européenne et assumer cette Europe beaucoup plus puissante », a enjoint Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, invitée de la matinale de Public Sénat ce jeudi 3 avril. L’objectif de la réunion de crise, cet après-midi, autour du chef de l’État ? « Mesurer les conséquences concrètes » de ces nouveaux tarifs douaniers qui toucheront de nombreuses entreprises françaises exportant aux États-Unis.
« Agir en Européens » face aux droits de douane
« La bonne voie, c’est d’abord de réunir celles et ceux qui sont concernés […] pour mesurer l’impact que ça aurait sur leurs capacités d’exportation, sur leurs emplois, et décider avec elles des mesures qui seront appropriées », explique Aurore Bergé. Pour autant, la responsable appelle à ne pas couper les liens avec l’administration américaine pour tenter de trouver un compromis. « Il faut continuer à chercher les voies de la négociation pour ne pas entrer dans une situation qui mettrait nos entreprises encore plus en difficulté », soutient-elle.
Comme Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution télévisée, Aurore Bergé demande à « agir en Européens » pour contre-attaquer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’ailleurs de nouveau regretté ce jeudi matin la pression commerciale mise par Washington. « Des millions de citoyens devront faire face à des coûts plus élevés pour l’alimentation. Les médicaments coûteront plus cher, de même que les transports. L’inflation augmentera », a-t-elle prévenu.
L’Union européenne avait déjà annoncé mi-mars qu’elle répondrait par des contre-mesures « fortes mais proportionnées » à ces droits de douane. Ursula von der Leyen a malgré tout tendu la main à Donald Trump ce jeudi, jugeant qu’il n’est « pas trop tard » pour « répondre aux préoccupations par les négociations ».